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Foodles réalise la première acquisition de son histoire et vise la rentabilité d’ici la fin d’année

Par Mehdi Arhab | Le | Fm

Foodles, qui propose une alternative aux cantines d’entreprise, a réalisé sa première acquisition. Le rachat de Val d’Evre, un traiteur événementiel réputé, doit lui permettre d’internaliser une plus grande partie de sa production et l’aider dans sa quête de rentabilité après avoir enregistré 45 millions d’euros de chiffre d’affaires sur son dernier exercice fiscal.

Foodles réalise la première acquisition de son histoire et vise la rentabilité d’ici la fin d’année
Foodles réalise la première acquisition de son histoire et vise la rentabilité d’ici la fin d’année

La jeune pousse Foodles cultive sa discrétion. À l’inverse d’autres noms émergents, elle ne fait pas grand bruit, mais cela ne l’empêche pas de continuer à faire son petit bonhomme de chemin, doucement mais sûrement, et de grandir, encore et encore. Elle caresse d’ailleurs l’espoir d’atteindre la rentabilité en 2024, après avoir enregistré en 2023 un chiffre d’affaires record de 45 millions d’euros, en hausse de 65 % par rapport à son précédent exercice. De l’espoir, Foodles en a donc. Et pas qu’un peu ; c’est d’ailleurs dans ce contexte que la startup tricolore s’est octroyé, tout récemment, une petite gourmandise, en acquérant Val D’Evre, un traiteur de la côte ouest française. Cette acquisition, la toute première de son histoire, s’inscrit dans son objectif d’atteindre, au plus vite, la rentabilité.

Cette opération doit permettre en somme à Foodles de gagner en flexibilité de production, en agilité également, tout en maîtrisant davantage ses coûts de production sans transiger sur le niveau de qualité. Un impératif pour Foodles qui fait face, depuis quelques mois, à une montée en charge importante. « Nous devions regagner en agilité et regagner en flexibilité sur l’ensemble de nos opérations. C’est pour cela que nous nous sommes tournés vers cet acteur, qui est en mesure de répondre à nos enjeux et attentes. Cela nous permettra par ailleurs de renforcer notre sourcing produits et, par ricochet, notre charte qualité », fait savoir Marie Tabetsing, directrice marketing de Foodles. Sortie de terre en 2014, l’entreprise, initialement baptisée « La boîte à encas » et fondée par Michaël Ormancey et Clément Bonhomme, a déjà levé 9 millions d’euros en 2019 et quelque 31 millions d’euros en 2021. Elle a fait sa renommée en mettant sur pied des frigos connectés, brevetés et Origine France Garantie, qui permettent aux collaborateurs de ses entreprises clientes de se servir, quand bon leur semble, l’un des plats concoctés selon les plusieurs centaines de recettes proposées par Foodles et ses partenaires traiteurs.

Cette technologie est un véritable élément différenciant et est disruptive. Elle nous permet d’ajuster les approvisionnements de chacun des frigos, de limiter le gaspillage alimentaire et de proposer l’offre la plus adaptée à chaque site que l’on opère

Ces frigos embarquent une technologie de pointe sous forme d’algorithme, lequel permet d’en connaître sur les habitudes de consommation sur site et de suivre l’état des stocks en temps réel. Le paiement du repas s’effectue directement sur le frigo ou alors sur l’application mobile développée par la startup. « Cette technologie est un véritable élément différenciant et est disruptive. Elle nous permet d’ajuster les approvisionnements de chacun des frigos, de limiter le gaspillage alimentaire et de proposer, après analyse des consommations, l’offre la plus adaptée à chaque site que l’on opère ». C’est ainsi qu’elle a tenté de réinventer les solutions de restauration internes aux entreprises, les plus petites comme les plus grandes. La structure rencontre aujourd’hui un véritable succès et revendique avoir capté pas moins de 500 clients avec sa cantine en libre-service.

Des recrutements en nombre pour accompagner la croissance

D’ici à la fin de l’année en cours, elle compte en séduire entre 150 et 200 de plus, rien que ça. Foodles vise par ailleurs 50 % de croissance supplémentaire au même horizon. Des ambitions marquées qui nécessitent une organisation robuste, d’autant que les deux fondateurs ont, dès le départ, choisi d’opérer en interne une partie de la production et l’ensemble la logistique. Foodles salarie ainsi ses livreurs ; un choix à contre-courant de ce qui se fait dans le milieu puisque peu de foodtechs le font. Le groupe compte plusieurs hubs logistiques : un à Saint-Ouen, un à Lyon, un autre à Marseille et, le petit dernier, à Fréjus. « D’ici quelques semaines, nous en ouvrirons un à Bordeaux », nous confie Marie Tabetsing.

C’est important pour nous de continuer à nous appuyer sur des traiteurs externes, car cela nous permet de proposer une multitude de repas et de répondre aux préférences et régimes alimentaires du plus grand nombre

Les 2 200 m2 de Val d’Evre ne seront pas de trop aussi pour la startup. En effet, pas moins de la moitié de la production y devrait être internalisée d’ici la fin de l’année et une partie de cet espace servira justement comme plateforme logistique. Jusqu’ici, Foodles internalisait une petite partie de la production dans son laboratoire culinaire situé à Gennevilliers. Le reste de la production est et continuera encore d'être assuré par des partenaires traiteurs tiers. « C’est important pour nous de continuer à nous appuyer sur des traiteurs externes, car cela nous permet de proposer une multitude de repas et de répondre aux préférences et régimes alimentaires du plus grand nombre », explique la directrice marketing de Foodles

Ces repas sont aujourd’hui également proposés, en complément, sur des comptoirs sur-mesure, agencés sous forme de bar à salades et autres, que Foodles prend soin de déployer dans les locaux de certains de ses clients depuis un peu moins de trois ans maintenant. La startup, entrée dans une phase de scale-up, emploie désormais plus de 400 personnes. Celle-ci a très largement gonflé ses rangs l’année dernière, en recrutant plus d’une centaine d’employés de restauration, de livreurs, de préparateurs de commandes, mais aussi des développeurs, des data analyst et des data scientist. « Nous voulons encore améliorer notre offre de services, améliorer et peaufiner notre algorithme pour être au plus près des attentes des clients », indique Marie Tabetsing.

Une vague de recrutements est une nouvelle fois attendue dans le courant de l’année afin que Foodles passe, encore, une nouvelle échelle. En attendant, la vingtaine de cuisiniers de Val d’Evre, conservés, viennent étoffer cette équipe débordante d’énergie et de talent. « Ces plans s’expliquent tout simplement par notre montée en cadence et le fait que nous opérons beaucoup de choses par nos propres moyens », explique très simplement Marie Tabetsing, pour qui le plus important reste d’atteindre la rentabilité et d’assurer, au plus vite et au mieux, l’intégration de Val d’Evre. Dès lors que le robinet à billets ne coule plus à flots, priorité est donnée aux enjeux du moment. Et on le comprend aisément.