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Les achats d'équipements IT de seconde main progressent, mais pas encore assez vite dans le public

Par Mehdi Arhab | Le | It

Keep, le Sirrmiet (Syndicat interprofessionnel du reconditionnement et de la régénération des matériels informatiques, électroniques et télécom) et l’INR (institut du numérique responsable), ont dévoilé tout récemment leur baromètre commun sur l’achat de produits numériques reconditionnés. Si l’étude indique que l’usage de matériels issus du réemploi gagne encore du terrain, elle montre une nouvelle fois que les acteurs publics conservent un retard important dans la mise en application du décret de la loi AGEC.

Les achats d'équipements IT de seconde main progressent, mais pas encore assez vite dans le public
Les achats d'équipements IT de seconde main progressent, mais pas encore assez vite dans le public

Menée entre janvier et février 2023 auprès de 534 donneurs d’ordres d’entreprises de toutes tailles, cette enquête sur l’achat de produits numériques reconditionnés, la deuxième du genre, montre que de plus en plus d’entreprises et établissements publics accordent une part de leur budget à des produits issus du réemploi. Toutefois, pour beaucoup de professionnels, la part de budget allouée à ce type de produit est encore minime. En effet, ils sont 58 % à avoir indiqué qu’ils consacrent moins de 10 % de leur budget aux produits numériques issus du réemploi. Ils sont néanmoins près de 20 % à y consacrer plus de 50 % de leur budget. Un taux somme toute conséquent. Dans le détail, 88 % des acteurs publics interrogés qui achètent des produits digitaux issus du réemploi y consacrent moins de 20 % de leur budget. Dans le privé, une entreprise sur trois consacre au moins 20 % de son budget à ce type de produit.

Les intentions d’achat se maintiennent à un niveau stable

Pour ce qui est des professionnels qui n’ont pas encore passé le pas, ils sont 34 % à déclarer vouloir y consacrer une part de leur budget dans les 12 prochains mois. L’an dernier, sur un panel de répondants moins important, ils étaient 36 % à assurer vouloir agir. Aucune différence notable n’est à signaler entre les entreprises du secteur privé et du secteur public. Pour les premières, elles sont 36 % à déclarer vouloir agir dans les douze prochains mois, en se fournissant en matériels informatiques reconditionnés ; pour les secondes, elles sont 32 % à en dire de même.

Par ailleurs, qu’elles soient acheteuses ou non de produits numériques reconditionnés, les organisations professionnelles, pour la grande majorité, accélèrent le mouvement. Une tendance déjà relevée l’an dernier par le baromètre. Elles sont en effet au moins 70 % à estimer qu’au moins 5 % de leur budget sera alloué à l’achat de produits digitaux reconditionnés dans les deux ans qui viennent.

Dans le public, huit répondants sur dix indiquent qu’ils y accorderont moins de 20 % de leur budget et ce malgré le cadre imposé par la loi AGEC. Entrée en vigueur au 1er janvier 2021, elle vise à lutter contre le gaspillage et favoriser le réemploi à grande échelle. Ils sont par ailleurs un sur deux à estimer que leurs procédures internes ne sont pas adaptées à ce type d’achat.

Des motivations diverses

Outre le fait de favoriser des démarches d’économie circulaire et de contribuer à la politique RSE de l’entreprise, les répondants, qu’ils soient du privé ou du public, citent l’optimisation budgétaire comme l’une des principales raisons de leur choix de se tourner vers du matériel numérique reconditionné. Les questions d’images à l’endroit des clients de l’entreprise et de ses collaborateurs est aussi un facteur évoqué par les répondants à l’enquête (60 % dans le privé ; 59 % dans le public). Les structures de moins de 50 salariés sont par ailleurs plus sensibles à la question budgétaire, tandis que les entreprises de plus de 50 collaborateurs appuient sur les questions d’image. 

Les principaux freins évoqués par les répondants sont le manque de choix par rapport aux produits neufs (64 %, + 13 points vs 2022) et la peur de faire face à des produits à la fiabilité plus incertaine (61 %). Le rapport qualité-prix constitue, comme l’an dernier, une barrière importante.