Epsa intègre GIS International et renforce son expertise sur les achats de classe C pour l’Industrie
Après Acxias, Epsa s’offre un nouveau gros coup avec l’intégration de GIS International. L’entreprise, fondée par Marc Benmeridja en 1997, est un spécialiste établi des achats de classe C pour le compte de grands industriels. À travers cet adossement, Epsa enrichit son offre en « optimisation des achats », tandis que GIS espère s’implanter dans de nouvelles contrées pour augmenter encore son empreinte à l’international.

Epsa n’en finit plus d’animer l’actualité ! Le groupe français a en effet officialisé, tout récemment, une nouvelle intégration : après Acxias et Energiency, c’est au tour de GIS International d’être adossé au célèbre cabinet de conseil en performance opérationnelle décidément très actif en ce premier semestre 2025. L’acquisition, finalisée au début du mois de mars 2025, a nécessité le concours de KPMG pour la finance et Lexence pour le juridique.
Fondé par Marc Benmeridja, ingénieur de formation et ancien responsable achats chez Siemens ou encore Alcatel, GIS International (pour Global Integrated Supply) a bien grandi depuis sa sortie de terre en 1997. L’entreprise belgo-néerlandaise a, au fil des ans, développé une expertise des plus solides sur le sujet épineux des achats de classe C (MRO, indirects mais aussi directs), y intégrant les enjeux de management de leur supply chain - sourcing, transport amont, contrôle qualité, stockage, logistique et distribution. GIS International a revendiqué en tout et pour tout un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros sur son dernier exercice fiscal, un peu plus de 600 millions d’euros d’achats sous gestion et emploie, à travers ses nombreux bureaux disséminés un peu partout dans le monde, un peu plus de 150 personnes.
Epsa absorbe donc une entreprise de taille dans son milieu et compte bien profiter du savoir-faire de sa nouvelle branche pour enrichir son offre en « optimisation des achats », notamment sur la partie « Integrated Supply Programs (ISP) », qui constitue justement la valeur ajoutée de GIS International. De son côté, le spécialiste des achats de classe C profitera de la force de frappe de son nouvel actionnaire pour élargir sa présence à l’international. Déjà très présent en Amérique du Sud - en Uruguay où est née sa première filiale et au Brésil -, en Amérique centrale (Mexique) ainsi qu’en Asie (Chine et Inde), GIS International vise désormais de nouveaux pays européens, le Moyen Orient et l’Afrique. L’entreprise, qui s’est aussi construite par suite de différentes opérations de croissance externe, a déjà ouvert un bureau en Afrique du Sud, en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, espère s’implanter davantage (et durablement) dans toutes les régions citées.
Une approche dite intégrée
Pour leur apporter de la valeur ajoutée, il nous paraissait important de penser supply chain dans son ensemble
Et GIS International a tout en main pour y parvenir. Appuyée par un géant de son monde désormais, l’entreprise se veut différente des autres acteurs de l’externalisation des achats de classe C, adoptant une approche opérationnelle quelque peu singulière, qui s’exécute le plus souvent sur un temps long, allant de deux à cinq ans. « La demande sur le sujet des tail spend reste très forte », introduit Marc Benmeridja, pour qui, le recours au distributeur ne constitue pas forcément une réponse toute trouvée. « Beaucoup de directions achats ont pris, à un moment donné, la décision de travailler avec quelques distributeurs pour adresser leurs problématiques de tail spend. Mais elles se sont rendu compte que ce n’était pas forcément la solution la plus adaptée. Il était donc tout naturel de leur en proposer une, retrace-t-il. Pour leur apporter de la valeur ajoutée, il nous paraissait important de penser supply chain dans son ensemble. »
Pour aider les donneurs d’ordre à réduire leurs coûts totaux, directs et indirects, GIS leur propose donc une approche totalement intégrée qui vient donc aujourd’hui compléter la marketplace d’Epsa. « Nos premiers clients, BP et Philips, ont participé à la construction de notre modèle », avoue Marc Benmeridja. Le concept de GIS international est simple, axé sur la consolidation et la standardisation. Il s’adresse en premier lieu à des entreprises ayant une empreinte mondiale et une stratégie d’achat généralement centralisée. Les économies dénichées trouvent leur racine dans la bonne gestion de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des produits de la classe C, de l’entrée à la sortie de stocks tampon - qui appartiennent à GIS - de sorte de sécuriser le taux de service requis. GIS International a par ailleurs évidemment évolué avec son temps et s’appuie sur des outils digitaux pointus pour assurer ses services. « Nous avons au fil du temps investi dans des technologies pour permettre à nos équipes de se concentrer sur leur cœur de métier. Beaucoup de tâches ont été automatisées. L’intégration de l’IA devrait faire encore évoluer les choses et nous aider à apporter davantage de valeur ; d’autant qu’elle nous permet déjà d’anticiper et d’analyser les risques fournisseurs, les fluctuations de prix ou encore des opportunités de cost savings, ce qui est une chose très importante. »
Epsa, un choix de raison
Avec son service complet, GIS International a séduit bon nombre de clients à travers le monde. Mais la complexité de son métier ainsi que quelques difficultés ont freiné son évolution. Face à certains retards de paiement très importants notamment, Marc Benmeridja s’est résolu à revoir sa copie pour (re)gagner en sérénité. Et plutôt que de s’adosser à un fonds de private equity, il a préféré se marier à un partenaire stratégique. Epsa est alors apparu comme le compagnon idéal.
« Nos contrats sont de plus en plus complexes et étendus. Et si notre entreprise a profité pendant de longues années d’un cash-flow dans le vert, elle n’est plus dans cette situation désormais. Ce qui était une réalité de tous les instants ne l’est plus vraiment aujourd’hui malheureusement. Alors que nos clients historiques s’engagent sur des délais de paiement très stricts, 30 jours au maximum, beaucoup d’autres, des grands groupes pour l’essentiel, tirent sur la corde désormais. La tendance s’est donc inversée et nous faisons face à certains retards de paiement ; parfois trop importants, même pour une entreprise comme la nôtre. Notre solidité financière en a donc pris un petit coup et il nous fallait trouver une solution pour remédier à ce problème. S’appuyer sur un partenaire stratégique nous est apparu comme le meilleur des compromis et Epsa est vite sorti du lot pour sa vision et l’intérêt immense qu’il portait à notre métier », explique le fondateur de GIS International.
Les synergies, elles, paraissent toutes trouvées tant l’offre de GIS International et la marketplace d’Epsa se complètent. « Leur projet à notre égard est vraiment des plus solides. Epsa est un acteur bien connu et bien établi dans le milieu », soutient Marc Benmeridja. « Beaucoup d’initiatives sont en cours et les premières synergies, commerciales notamment, devraient être dégagées sous peu », poursuit-il. Orienté grands comptes, GIS international entend désormais élargir ses horizons et vise de manière assumée des entreprises de taille intermédiaire. « Ce projet se fonde sur une clientèle que l’on veut développer, les ETI. De nombreuses opportunités existent, notamment chez des entreprises qui n’ont pas de fonction achats extrêmement matures. Mais les grands groupes restent évidemment une cible », expose Marc Benmeridja. Ce dernier, qui demeure président du conseil d’administration de l’entreprise et continue d’apporter certaines orientations stratégiques, a passé la main à son frère Alain au cours de l’année 2023. Une transition qui a déjà marqué un nouveau chapitre dans l’histoire de GIS International, qui espère désormais célébrer de nouveaux succès aux côtés d’Epsa.