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Les Achats en première ligne dans la décarbonation du transport de fret

Par Guillaume Trecan | Le | Supply chain

Un sondage conduit par les cabinets BP2R et Carbone 4 révèle que le niveau de préoccupation des entreprises pour l’impact CO2 de leur transport de marchandise n’est pas en rapport avec les moyens engagés. Le plus simple dans l’immédiat étant de demander aux Achats de relever leur niveau d’exigence.

Les Achats en première ligne dans la décarbonation du transport de fret
Les Achats en première ligne dans la décarbonation du transport de fret

Au cœur des discours et, semble-t-il, des préoccupations de plus en plus de chefs d’entreprise, l’amélioration du bilan carbone se traduit dans les faits pour de nombreux participants à ce sondage. Ils sont 69 % à déclarer avoir des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES), une proportion qui monte à 81 % quand il s’agit des grandes entreprises. Ces objectifs sont sérieux puisque, sur cette partie du panel, 70 % y associent des plans d’actions.

Le transport représente 5,8 % du chiffre d’affaires

Le transport, dont le budget représente en moyenne 5,8 % du chiffre d’affaires annuel des entreprises interrogées, devrait bien sûr être la cible naturelle de ces plans d’actions. Les personnes interrogées sont d’ailleurs 53 % à connaître la quantité d’émissions de GES liée au transport de marchandise dans leur entreprise, auxquels s’ajoutent 22 % qui n’ont pas cette donnée, mais savent que leur entreprise la calcule et y contribuent.

Pourtant seules 41 % d’entre elles ont des objectifs de réduction des GES spécifiques au transport de marchandise. Elles sont 55 % chez les distributeurs et 37 % dans l’industrie. Et encore, seuls 51 % de ces personnes particulièrement concernées indiquent que la collaboration entre les équipes en charge de la décarbonation et le département transport logistique supply chain de l’entreprise est étroite et régulière, voire pleinement intégrée. D’ailleurs, alors qu’elle passe très souvent par des investissements, la réduction des émissions de GES ne bénéficie d’aucun moyen spécifique dans 76 % des entreprises interrogées.

Le levier Achats plus qu’évident

Dans ces conditions l’opportunité pour les Achats de monter au créneau est criante. Trois ces cinq premières solutions envisagées pour réduire les émissions de GES liées au transport de marchandises, placent en effet les Achats en première ligne : « inciter les transporteurs à réduire leur consommation de carburant » (75 %) ; « recourir à plus de motorisations alternatives dans les politiques d’achats » (62 %) et « optimiser les emballages des produits » (50 %).

Plus d’un tiers des entreprises interrogées (38 %) utilisent des critères de choix environnementaux importants dans leurs appels d’offres, pour 10 %, ils sont même décisifs. S’ajoutent 41 % des entreprises pour qui ces critères existent mais sont secondaires.

Motivations : la réglementation mais aussi les gains

Dans le Top 5 des raisons qui peuvent inciter à passer vers un transport bas carbone citent la réglementation et les taxes (72 %), suivis d’une prise de conscience écologique au sein des directions (62 %). Les prestataires de transport sont ensuite très attendus pour faire bouger les choses, puisque tout de suite après les donneurs d’ordres estiment que c’est une offre moins carbonée qui est susceptible de les faire évoluer (54 %). Viennent ensuite les risques d’images vis-à-vis de leurs clients (50 %) et tout de même aussi des perspectives de gains liés aux leviers de réduction de GES (45 %).

 

Méthodologie

Ces statistiques résultent d’un sondage mené du 11 mai au 9 juin auprès d’un panel de 137 personnes, responsables achats indirects, supply chain ou transport à 40 % des grandes entreprises et 60 % des ETI.