Une charte et 170 millions d’euros de plus pour le fret ferroviaire
Par Guillaume Trecan | Le | Supply chain
Pour sauver le soldat fret ferroviaire, l’Etat débloque une enveloppe supplémentaire de 170 M d’€ d’ici à 2024, à l’appui de 72 engagements pris de concerts avec trois partenaires : Alliance 4F « Fret Ferroviaire Français du Futur », SNCF Réseau, et l’Association professionnelle des chargeurs (AUTF).
Décrit dans un document intitulé Stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire, ce programme d’action est une étape de plus sur le chemin tracé par le gouvernement vers l’objectif visant à passer, d’ici à 2030, à 18 % de marchandises transportées par voies ferrées en France (25 % en 2050) contre 9 % actuellement. Les 170 millions d’euros que l’Etat promet d’injecter à l’appui de ce plan d’action sont également une rallonge du milliard à investir dans le cadre du plan de relance - dont une moitié d’argent public - pour soutenir l’investissement dans les infrastructures du fret ferroviaire.
Parmi les 72 actions listées figurent des engagements attendus de la part de SNCF Réseau dont les chargeurs attendent désespérément une amélioration de la qualité d’un service qui n’a cessé de se dégrader au fil des ans. Dans un contexte où la vétusté du réseau doit être corrigée à grande échelle, l’entreprise s’engage notamment à atténuer l’impact des travaux sur la circulation des trains, à simplifier et standardiser la construction du service horaire, à une meilleure planification et une meilleure gestion des circulations. Une des actions listées prévoit par exemple la mise en place de la géolocalisation des trains à l’horizon 2024.
L’Etat réaffirme pour sa part le soutien à SNCF Réseau pour remettre à niveau ses infrastructures dégradées en maintenant le niveau d’investissement dans la régénération du réseau à hauteur de 2,9 milliards d’euros par an en moyenne sur la période 2021-2029.
Développer et moderniser les terminaux multimodaux
Au-delà du soutien financier aux efforts de SNCF Réseau, les pouvoirs publics (Etat et collectivités territoriales) s’engagent par exemple à identifier des projets pilotes de dessertes ferroviaires de proximité des agglomérations, ou encore à accompagner financièrement les premiers projets de création ou de modernisation des terminaux multimodaux. L’un des axes forts de cette stratégie nationale du fret ferroviaire est en effet d’organiser une meilleure coordination avec les ports et le transport fluvial, notamment avec le nouvel opérateur Haropa, né le 1er juin 2021 de la fusion entre les ports du Havre, de Rouen et de Paris.
Des mesures sont également attendues de la part des opérateurs du réseau d’ici à 2022, dont un des objectifs affichés par cette stratégie est d’améliorer la rentabilité. Il leur est par exemple demandé de développer une plateforme d’information et de gestion en temps réel des capacités de transport disponibles à destination des clients et de développer un outil commun d’information et de suivi des chargements de bout en bout partagé entre opérateurs, chargeurs et commissionnaires de transport. De concert avec les opérateurs, l’Etat s’engage aussi à accompagner la réalisation des terminaux de Calais (Turquerie), Sète, Cherbourg, Mouguerre, Rungis.