Club Planète Sourcing : Les Achats mènent à tout à condition de vouloir en sortir

Y a-t-il une vie après les Achats ? « Évidemment » répondent en cœur la trentaine de directrices et directeurs achats présents au Club Planète Sourcing du 30 mars, mais la question est « quelle vie ? » et notamment, une vie dans les Achats ou en dehors ?

Qu’est-ce qu’on pourrait me proposer d’aussi bien au commerce ? 

Premier enseignement de ce débat, pour tous ceux qui exercent dans la fonction, la passion demeure intacte depuis le premier jour. « Les achats c’est fabuleux, on voyage, on rencontre des fournisseurs, on traite une grande variété de sujets. J’ai déjà envisagé d’évoluer vers une autre fonction, par exemple en direction commerciale. Mais qu’est-ce qu’on pourrait me proposer d’aussi bien au commerce ? », s’interroge la directrice achats d’une grande entreprise de service, tombée dans la fonction petite, au côté de son père industriel. « Je préfère changer d’entreprise que changer de métier », confirme un confrère.

Certains n’ont pas dédié l’entièreté de leur carrière aux Achats et sont donc plus ouverts à poursuivre un parcours moins linéaire. Ainsi, ce patron des achats d’un groupe industriel venu aux Achats par la supply chain qui, travaillant désormais étroitement avec le Commerce, se verrait bien y écrire un nouveau chapitre de son CV. D’autres de ses confrères autour de la table sont également passés par le Commerce avant les Achats.

Il est possible de faire des allers-retours, entre les Achats et d’autres fonctions

Si un autre directeur achats estime avec assurance qu’il est « essentiel pour avoir des fonctions importantes d’être passé par les Achats », un autre rappelle qu’une carrière n’est pas forcément linéaire. « il est possible de faire des allers-retours entre les Achats et d’autres fonctions. Mais il y a une prise de risque à accepter à un moment de sa carrière pour travailler des passerelles », explique-t-il.

Même Hind Bendaoud, ex-directrice des achats France de Sodexo, devenue il y a six mois directrice générale de la BU Santé du groupe, ne renie pas son amour pour les Achats. Pas plus que notre autre invité spécial Hugues de Sazilly, désormais président du fabricant de tubes soudés Neotiss. Il a passé dix-sept ans de sa vie dans les Achats, notamment chez Peugeot, Arjowiggins et Atos, avant de devenir directeur des achats de l’équipementier Ferroviaire Faiveley Transport. Au moment du rachat par l’américain Wabtec, il s’est envolé vers la Chine pour en prendre la responsabilité, avant de devenir patron de différentes BU du groupe, puis directeur des opérations du groupe Fichet en 2019.

Attiré hors des Achats par l’envie de corriger les défauts qu’il constatait au niveau des sites industriels, il avait tout de même été mis en garde par son N+1 sur une image d’arrogance accolée aux Achats par les opérationnels. Mais cette image compte finalement peut au regard des qualités que l’on développe aux Achats, à commencer par la capacité à travailler en mode projet et à penser « out of the box ».

Les savings, c’est la ″license to operate″ de l’acheteur

A charge pour les directeurs achats de ne pas perdre de vue la finalité business de son métier et de savoir aller au-delà de l’attente principale de performance économique à l’égard de sa fonction : « les savings, c’est la ″license to operate″ de l’acheteur », rappelle Hind Bendaoud, qui a eu à cœur, en tant que directrice achats France de Sodexo d’apporter de la valeur dans beaucoup de domaines, à commencer par les achats responsables dont elle était la coordinatrice pour le groupe/