Les difficultés économiques des industriels PME-ETI s’aggravent
Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité
La Banque de France révèle que nombre d’industriels PME et ETI souffrent grandement. La situation est pour le moins inquiétante, puisque quelque 33 % d’entreprises PME-ETI fournisseurs sont déficitaires en 2023 contre 19 % en 2018. Et cela ne devrait pas aller en s’améliorant …
La Banque de France a récemment publié une étude dans laquelle elle fait état des difficultés économiques de plus en plus prégnantes des PME et ETI industrielles. La situation n’est guère réjouissante et inquiète fortement. Pire encore, depuis 2018, la fragilisation du tissu industriel des PME-ETI ne cesse de s’accentuer indique la Banque de France dans son baromètre de la situation économique et financière des PME et ETI fournisseurs.
Réalisée sur le périmètre des adhérents de la FEEF qui regroupe plus de 1100 entreprises PME-ETI, lesquelles pèsent quelque 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’étude de la Banque de France révèle que 33 % d’entreprises PME-ETI fournisseurs sont déficitaires en 2023 contre 19 % en 2018, soit une augmentation de 42 % d’entreprises en difficultés depuis sept ans. Par ailleurs, près d’une entreprise PME-ETI sur deux a aujourd’hui un taux d’endettement supérieur à sept ans. Les PME et ETI industrielles qui fabriquent des produits de consommation du quotidien font également face à doublement du poids de leurs charges financières entre 2022 et 2023. De quoi les fragiliser un peu plus.
Dans l’absolu, l’encadrement juridique des négociations commerciales, issu en particulier des différentes lois EGAlim, n’a pas permis de protéger les fournisseurs PME-ETI face aux grands donneurs d’ordre notamment. Et dans ce contexte, la FEEF en appelle évidemment à la puissance publique, lui demandant de réagir au plus vite et d’engager une réforme des négociations commerciales dédiée aux industriels PME-ETI pour soutenir les entreprises à taille humaine engagées dans les territoires et dans les filières agricoles françaises.
Redonner de l’oxygène aux PME et ETI les plus en difficulté
Cette situation pourrait s’avérer dramatique, notamment pour le monde agricole français qui rencontre déjà quelques peines ces dernières années et ce parce qu’une grande partie (78 %) des approvisionnements de matière première agricole des industriels PME et ETI fabricants de produits sont d’origine française, et 43 % de ces matières premières agricoles achetées par les PME-ETI bénéficie de SIQO ou de labels de qualité.
Les résultats économiques alarmants présentés par la Banque de France doivent donc faire réfléchir tous les acteurs économiques impliqués. La période 2018-2023 est marquée par une forte dégradation de la santé économique d’un tissu industriel important. Reste à voir les enseignements qu’en tireront les donneurs d’ordre et les pouvoirs publics désormais.