Les défaillances d’entreprises au plus haut chez les PME et ETI
Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité
Les faillites d’entreprises n’ont de cesse de s’accélérer en France. C’est ce qu’indique la Banque de France dans une étude récente, même si elle ne se montre pas inquiète outre mesure. Toutefois, les PME et, désormais, les ETI sont à la peine. Les secteurs de la construction et du transport rencontrent de grandes difficultés.
Les nouvelles ne sont pas les meilleures. D’après des chiffres que la Banque de France a publiés tout récemment, quelque 60 210 entreprises sont entrées en procédure de défaillances ou de cessation de paiement sur un an à fin mai. Un niveau « légèrement supérieur » au niveau moyen mesuré sur la période 2010-2019 qui s’élevait à un peu plus 59 000 procédures par an. La vague continue donc de déferler, encore et encore, sans que nous en voyions vraiment le bout. C’est à se demander si cette hausse peut encore être liée au rattrapage de la crise sanitaire. Rien n’est moins sûr, même si certains effets persistent bien évidemment. Mais la Banque de France se veut rassurante, assurant que ces chiffres sont imputables à un « rattrapage attendu du retard de défaillances » post-Covid.
La hausse des taux d’intérêt et la hausse des coûts de production générée par la tendance haussière assombrissent néanmoins grandement le paysage. La conjoncture n’est pas la meilleure qui soit. Les petites entreprises continuent de souffrir terriblement, mais elles ne sont plus les seules à vaciller maintenant. De nombreuses ETI mettent en effet la clé sous la porte. L’inquiétude monte de fait. Au moins 63 entreprises de taille intermédiaire - contre 33 en moyenne entre 2010 et 2019 - ont engagé des procédures collectives. Quant aux grosses PME, la hausse est là aussi extrêmement importante : 476 ont fait faillite sur un an. Elles n’étaient que 330 en moyenne entre 2010 et 2019. Et bien sûr, aucun secteur d’activité n’est épargné par le phénomène.
Plus personne n’est à l’abri
Avec l’arrêt des mesures de soutien de l’État aux entreprises via les prêts garantis, le chômage partiel ou encore le report d’échéances fiscales, de nombreuses sociétés sont désormais confrontées à la dure réalité des choses. Et elles ne parviennent plus à se maintenir à flot et enchaînent les pépins. Une baisse des défaillances n’interviendra donc sans doute pas de sitôt. Même si la croissance reste positive à 0,8 %, le ralentissement de l’activité économique ne permettra pas d’inverser la tendance.
Selon la Banque de France, les procédures sont concentrées pour l’essentiel sur quelques domaines en particulier. Le premier est l’industrie manufacturière qui souffre très sévèrement ; suivent les secteurs du commerce et de la réparation d’automobiles ainsi que les conseils et services aux entreprises. En prenant toutes les tailles d’entreprises, c’est la construction (+ 35 %) qui demeure le secteur d’activité le plus tourmenté. Le nombre de sinistres a tout bonnement explosé aussi sur d’autres secteurs. Les entreprises transports et entreposage ( + 34 % de défauts sur un an) et celles du secteur de l’information et communication (+ 26 % de défauts sur un an) sont elles aussi en grande difficulté.