Solution et techno

Greenway, la carte de paiement qui œuvre pour la RSE, lève 32 millions d’euros


En circulation depuis six mois, la carte de paiement BtoB de Greenway permet de régler des dépenses professionnelles et de reverser 1 % de la dépense à une fondation proposant un catalogue d’actions traçables. Une formule qui devrait avoir séduit 60 000 utilisateurs d’ici fin 2025 et qui a convaincu un pool d’investisseurs conduits par Socadif Capital Investissement (groupe Crédit Agricole).

Les deux fondateurs de Greenway, Alexandre Smadja et Pierre-Yves Roizot. - © D.R.
Les deux fondateurs de Greenway, Alexandre Smadja et Pierre-Yves Roizot. - © D.R.

Créée fin 2023 par Pierre-Yves Roizot et Alexandre Smadja - respectivement ex-CEO et ex-secrétaire général de Mooncard -, la startup Greenway, créatrice d’une carte de paiement BtoB permettant de tariter de multiples achats professionnels tout en finançant des actions en lien avec la RSE, vient de réaliser une première levée de fonds de 32 millions d’euros.

Ce tour de table est conduit par la filiale du Groupe Crédit Agricole, Socadif Capital Investissement et des business angels de référence parmi lesquels Etienne Portais, le président du spécialiste de la gestion de flottes automobiles, Traxall, par ailleurs partenaire distributeur de Greenway. Le fait que le premier acteur bancaire français n’hésite pas à soutenir un potentiel challenger n’est pas anodin et sonne comme une reconnaissance de la capacité de Greenway à présenter une innovation de rupture sur le marché de la carte de paiement.

Un catalogue d’actions RSE pré-sélectionnées

Cette rupture tient en premier lieu au lien fait par Greenway entre dépenses courantes et financement de projets RSE. Sur chaque dépense effectuée avec une carte Greenway, 1 % du montant de l’achat est reversé à la Fondation Greenway qui finance des projets variés. A chaque fois qu’un client dépense 100 euros, 101 euros sont débités sur son compte. La Fondation Greenway propose aux détenteurs de la carte un catalogue d’actions présélectionnées qui ont pour point commun d’être quantifiables et donc à la fois vérifiables et traçables dans le rapport développement durable de l’entreprise. Grâce aux avantages fiscaux liés à la donation, l’entreprise acheteuse ne débourse d’ailleurs que 40 centimes par euro versé à la Fondation, en vertu des avantages fiscaux liés à son statut de fonds de dotation.

L’autre particularité de la carte pro Mastercard Greenway, tient à sa capacité à intégrer nativement toutes les cartes thématiques (mobilité, corporate, achat, titres restaurant, travel, cadeau, logée…). « Nous avons créé une carte d’entreprise qui adresse toutes les verticales, donc à la fois carte carburant, pour les recharges électriques, titre de restaurant, carte achat, carte corporate, etc. », explique le directeur général et co-fondateur, Pierre-Yves Roizot.

Notre carte est capable de détecter qui est l’utilisateur, le type de prestation qu’il essaye de payer, le lieu de l’achat, son prix et sa compatibilité avec la politique d’achats de l’entreprise

Le temps consacré par les deux fondateurs de Greenway au développement de leur solution entre la création de la société et la commercialisation de la première carte, en janvier 2025, a aussi permis de faire de Greenway la seule carte capable d’intégrer des plafonds de dépenses par nature de dépense. « Notre carte est capable de détecter qui est l’utilisateur, le type de prestation qu’il essaye de payer, le lieu de l’achat, son prix et sa compatibilité avec la politique d’achats de l’entreprise », vante Pierre-Yves Roizot.

Rentable après six mois d’existence

Cette levée de fonds, ne fait pas que valider le concept de Greenway, elle consacre aussi une gestion impeccable des premiers mois d’existence de la solution. Après six mois de fonctionnement, Greenway est en effet rentable et génère déjà six millions d’euros de revenus annuels récurrents. Plusieurs dizaines de milliers de personnes utilisent actuellement une carte Greenway. « A la fin de l’année, nous aurons dépassé les 60 000 utilisateurs », affirme Pierre Roizot qui promet : « Sur la première année d’utilisation, au 31 décembre, nous aurons traité 25 millions d’euros de volume de paiement. »

Grâce aux fonds levés, Greenway entend faire grimper ses effectifs de 25 collaborateurs actuellement à près d’une cinquantaine d’ici la fin 2025. Sont recherchés des profils de commerciaux, mais aussi des opérationnels qui font des points trimestriels avec les clients sur les consommations, les dépenses des détenteurs de cartes et les éventuelles anomalies.