Benchmark Achats Salaires 2025 : de nombreux avantages, mais un niveau de reconnaissance insuffisant
Le Benchmark Achats Salaires 2025, réalisé par Fabrice Ménelot, dresse de nombreux constats intéressants. L’étude, menée auprès de plus de 1 000 acheteurs français, indique notamment que nombre de répondants estiment que leur salaire ne correspond pas à leur charge de travail et leurs responsabilités. Et les avantages extra-financiers, de plus en plus nombreux, ne changent rien face au manque de reconnaissance ressenti par de nombreux professionnels achats.

La fonction achats poursuit sa montée en puissance au sein des entreprises françaises. Et le Benchmark Achats Salaires 2025, réalisé par Fabrice Ménelot, le confirme. Cette étude des plus complètes, menée auprès de plus de 1 100 répondants issus de tous secteurs d’activité, fait plusieurs constats : montée en compétences, élargissement des packages de rémunération, mais aussi un malaise persistant sur l’adéquation entre charge de travail et reconnaissance salariale.
Parmi les répondants, 52 % ont entre 26 et 35 ans, et seuls 3 % dépassent 56 ans. La parité est presque atteinte (58 % d’hommes, 42 % de femmes), mais les écarts salariaux demeurent : en moyenne, les femmes perçoivent 12 % de moins que leurs homologues masculins. Un écart conséquent. La fonction est représentée dans sa totalité : 27 % sont responsables achats, 25 % acheteurs expérimentés (30 ans et plus), 20 % seniors et 16 % juniors (25 ans et moins), tandis que 8 % occupent un poste de directeur.
Des salaires liés fort logiquement au niveau de séniorité
Sans surprise, l’expérience et le management pèsent fortement dans les rémunérations. Un directeur achats gagne en moyenne près de 130 000 euros brut par an, contre près de 80 000 euros pour un responsable achats et 55 000 euros pour un acheteur expérimenté. Les juniors plafonnent quant à eux à 46 000 euros par an en moyenne.
À ces bases fixes s’ajoutent évidemment des variables. Parmi les répondants, 67 % des acheteurs, 79 % des responsables et 95 % des directeurs ont déclaré en bénéficier. Ces primes peuvent représenter 10 à 25 % du salaire annuel, parfois davantage pour les profils seniors. En tout et pour tout, ils sont 26 % à ne pas recevoir de bonus et primes variables. Ils sont par ailleurs 68 % à percevoir une prime de participation, laquelle équivaut en moyenne à un mois de salaire supplémentaire.
Au-delà des rémunérations, l’étude confirme le poids stratégique pris par la fonction. Dans 45 % des cas, les achats rapportent directement à la direction générale, signe de leur rôle dans les entreprises. Le niveau de compétences aux achats est également sans conteste : 91 % des répondants sont diplômés d’un Bac+5, dont plus de la moitié issue d’un master achats, souvent en alternance.
Des avantages extra-financiers devenus la norme
La rémunération ne se résume plus aux chiffres. Les entreprises misent désormais sur les avantages extra-financiers pour attirer et fidéliser les talents. La moitié des acheteurs bénéficie de deux jours de télétravail hebdomadaires, 70 % disposent du minimum légal de 25 jours de congés payés, mais seuls 24 % bénéficient de jours supplémentaires. En matière d’équipements et services, 51 % reçoivent des tickets restaurant, 46 % ont accès à un plan de formation et 17 % seulement à une voiture de fonction. Enfin, 62 % disposent d’un plan d’épargne retraite, reflet d’une tendance croissante à sécuriser l’avenir financier des salariés.
Une reconnaissance jugée insuffisante
Malgré ces dispositifs, auxquels s’ajoutent des avantages extra-financiers et avantages en nature (télétravail, voiture de fonction, congés payés supplémentaires en plus du minimum légal, aide à la mobilité …) le sentiment de sous-valorisation reste fort. La satisfaction salariale n’atteint que 3,6/5 en moyenne. Plus préoccupant : la moitié des acheteurs estime que leur salaire ne correspond pas à leur charge de travail et leurs responsabilités. Plus de la moitié (55 %) assure d’ailleurs avoir envisagé de quitter leur poste dans l’année écoulée, et nombre de répondants indiquent être en recherche active ou ouverte d’opportunités. Les motivations, elles, ne trompent pas : 72 % souhaitent avant tout un salaire plus élevé, tandis que 21 % caressent l’espoir de goûter à un projet professionnel nouveau, dans un autre secteur d’activité.