Les directions achats en première ligne sur la RSE

Quand il est question de RSE, les Achats ne sont finalement jamais très loin. La fonction est en effet la plus avance sur les sujets RSE. C’est ce qu’indique le cabinet de conseil Wavestone dans son deuxième baromètre RSE, publié à l’occasion du sommet international ChangeNow qui s’est tenu à Paris à la toute fin du mois de mai. Quelque 134 entreprises ont été interrogées, dont des géants comme EDF, la RATP, Carrefour, Decathlon ou encore Axa.

À l’inverse, les fonctions Finance, SI ou encore RH sont à la traîne et moins sensibilisées par le sujet. Seules la Production et les Opérations semblent se rapprocher du niveau de maturité. Toutefois, lesdites fonctions commencent à se lancer dans le grand bain. Une obligation en réalité, puisque le sujet s’est invité au premier plan dans les entreprises. En effet, pas moins de 83 % des entreprises répondantes ont indiqué que la fonction RSE est désormais intégrée au Comex.

Les Achats, un moteur

Et si les Achats se montrent volontaires en la matière, c’est peut-être parce que la RSE est plus largement un moteur de la transformation des entreprises. En qualité de fonction (enfin) reconnue comme stratégique, les Achats se sont invités à la table des leaders de la transformation en entreprise, démontrant que leur rôle pouvait être essentiel dans des démarches RSE. Et si les coûts immédiats peuvent se révéler importants et conséquents, ils se traduisent souvent par la suite par des gains de compétitivité certains.

Les Achats concentrent beaucoup de leurs efforts sur le scope 3 notamment, qui représente bien souvent la majorité de l’empreinte carbone de leur entreprise. Et par leur place dans la chaîne de valeur, les Achats sont les mieux positionnés pour échanger et piloter la relation avec les tiers fournisseurs de l’entreprise, sans qui il est impossible de satisfaire une trajectoire de décarbonation. Beaucoup de directions achats planchent également sur d’autres sujets, comme celui de l’économie circulaire ; les déchets des uns pouvant devenir les produits et matières premières des autres.

Un manque de préparation qui inquiète 

Néanmoins, tout n’est pas si facile et certaines barrières sont encore difficiles à sauter. Le cabinet Wavestone indique que, malgré toute la bonne volonté du monde, de nombreux freins opérationnels empêchent la prolifération des démarches RSE et leur pilotage dans l’entreprise, en premier lieu le manque de moyens humains et financiers. À cela s’ajoute le manque de directives de la top line et la dépriorisation des enjeux RSE au sein de certaines entreprises.

De ces freins et différentes barrières, il résulte un niveau de préparation somme toute insuffisant aux évolutions réglementaires à venir comme la CSRD. Beaucoup de répondants accusent un retard ; en effet, 7 % indiquent n’avoir lancé encore aucune action, tandis que 43 % ont initié une veille et des réflexions.