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Le rythme des défaillances d’entreprise ralentit

Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité

Le nombre de défaillances d’entreprise en France augmente, mais de moins en moins vite fait savoir Altares. Certains secteurs d’activité retrouvent des couleurs, mais la prudence doit être encore de mise au regard de la conjoncture économique.

Le rythme des défaillances d’entreprise ralentit
Le rythme des défaillances d’entreprise ralentit

L’année 2023 avait été particulièrement rude, l’année 2024 le sera également. Les défaillances d’entreprises en France restent nombreuses en ce premier trimestre 2024 et continuent de progresser. Comme l’explique la Banque de France dans un communiqué, cela est dû au « ralentissement actuel de l’économie » française, ainsi qu’au « rattrapage du retard de défaillances observé pendant la période Covid ». D’ailleurs, depuis 2015, jamais autant de procédures n’avaient été ouvertes au cours d’un premier trimestre. Au premier trimestre 2015, on en dénombrait quelque 18 134, cette année, à la même période de l’année, on en dénombre un peu plus de 17 000. La barre des 60 000 défauts sur 12 mois est franchie dès le mois de février. Une première depuis 2016 indique Altares. La situation est évidemment critique pour les entreprises, toutefois, l’augmentation du nombre de défauts, bien qu’importante, est la plus faible enregistrée depuis deux ans. Une maigre amélioration à laquelle l’on peut s’accrocher. Autre point positif également : les très jeunes entreprises résistent de mieux en mieux. Un petit signe d’espoir dans cette période extrêmement tendue et difficile pour les entrepreneurs. Les risques les guettent en effet toujours. 

Pour rappel, selon la Banque de France et les chiffres d’Altares, le nombre de défaillances d’entreprise sur l’année 2023, par rapport à l’année 2022, était en nette augmentation. Une nouvelle qui était évidemment redoutée et attendue. Avec 57 729 procédures ouvertes sur l’année 2023, le nombre de défaillances a augmenté de près de 36 % par rapport à l’année 2022. Une hausse particulièrement marquée, mais bien moins que celle enregistrée en fin d’année 2022 (+ 49 % vs 2021). Les difficultés rencontrées par les PME sont particulièrement nombreuses. La situation des TPE s’améliore, mais reste assez inquiétante, le rythme des défauts s’accélérant beaucoup moins. Elles continuent toutefois de représenter l’écrasante majorité des défauts enregistrés en ce premier trimestre (92 %).

Dans le BtoB, certains secteurs font de la résistance

Dans les faits, le nombre de procédures de sauvegarde et de liquidation judiciaires sont en forte hausse. Mais elles le sont bien moins que les redressements judiciaires, lesquels sont en hausse rapide. Les redressements représentent d’ailleurs plus d’un jugement sur quatre. Le nombre d’ouvertures des PME, de plus de 50 salariés notamment, continue de flamber, comme c’est finalement le cas depuis trois ans maintenant.

Et ce sont, une nouvelle fois, tous les secteurs d’activité économique qui sont touchés par le phénomène. Certains plus que d’autres, évidemment. Il est à noter tout de même que certains métiers des services aux entreprises et l’industrie manufacturière sortent un peu la tête de l’eau. Tout n’est pas rose, bien entendu, mais quelques signes d’améliorations pointent le bout de leur nez et font naître de petits espoirs. La sécurité privée connaît un début d‘année comparable à celui de 2023 aux environs de 90 défauts. C’est également le cas de l’ingénierie qui se stabilise sous les 210 procédures. La programmation informatique, qui a rencontré bon nombre de difficultés ces derniers mois, se redresse avec un nombre de procédures en baisse notable (- 13 %). La mécanique industrielle connaît une dynamique similaire (- 17 %). L’imprimerie, qui vivait une période extrêmement difficile, avec une hausse de 58 % il y a un an, se ressaisit incroyablement.

En revanche, les secteurs de la construction et du bâtiment sont toujours en grosse difficulté. Les niveaux de défaillances restent extrêmement importants. Le gros œuvre et le second œuvre enregistrent des hausses de procédures assez similaires (+ 29 % et + 25 %). Ces tensions se propagent derrière aux matériaux de construction dans le commerce de gros (+ 41 %). Le transport routier de marchandises continue de dégringoler, enregistrant une hausse des défauts de plus de 30 %, tout comme dans le secteur du nettoyage de bâtiments … Et cela pourrait ne pas aller en s’arrangeant, même si le rythme des hausses se détend assez clairement.