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Dans son étude, Taulia indique que près d’une entreprise sur deux reçoit ses paiements en retard

Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité

Selon les données récoltées par Taulia dans le cadre de son enquête Global Supplier Sentiment, une entreprise sur deux récolterait ses paiement en retard. Un chiffre qui interroge forcément et qui inquiète. Toutefois, les fournisseurs avouent avoir confiance en l’avenir.

Dans son étude, Taulia indique que près d’une entreprise sur deux reçoit ses paiements en retard
Dans son étude, Taulia indique que près d’une entreprise sur deux reçoit ses paiements en retard

Dans la dixième édition de son étude Global Supplier Sentiment, qu’elle mène par ses propres soins, Taulia, filiale du groupe SAP et fournisseur de technologies financières spécialisé dans les solutions de gestion de fonds de roulement, expose qu’un peu plus de la moitié (51 %) des quelque 12 000 répondants à son enquête indiquent percevoir leurs paiements en retard. En France, 46,3 % des fournisseurs assurent être dans cette situation. Voilà qui est grandement inquiétant. Ce résultat doit nous interroger sur les pratiques de paiement de certains donneurs d’ordre et, plus globalement de leurs largesses, qui par moments, sont tout bonnement intolérables tant ces comportements peuvent être nocifs et irresponsables. Et pour cause, il en va de la bonne santé des entreprises fournisseurs, notamment les plus petites qui subissent alors de leur côté de plein fouet un manque de trésorerie criant.

Toutefois, dans un contexte morose, tendu, les entreprises, dans le monde et en France également, font preuve d’un certain optimisme. Un élan notable, puisque 85 % des répondants (vs 60 % en 2022) au total se disent optimistes. En France, bien que ce taux soit moins élevé, il est tout de même marquant : 67 % des fournisseurs français interrogés dans le cadre de cette étude affirment l’être, contre seulement 43 % en 2022. Elles aussi font pourtant face à une pression inflationniste importante et aux tensions géopolitiques qui viennent complexifier sensiblement leur propre supply chain amont. C’est aux États-Unis et au Canada que les entreprises semblent être le plus optimistes (respectivement 87 % et 85 %). En Europe, c’est au Royaume-Uni qu’elles le sont (84 %).

Les fournisseurs prêts à faire de gros efforts

Cependant, malgré cette confiance, certaine ou supposée, les fournisseurs restent sur leurs gardes. Les résultats de l’enquête de Taulia indiquent effectivement que les entreprises veulent trouver en priorité le juste équilibre entre les conséquences pesantes de l’inflation et la poursuite active de la croissance. Pour l’année en cours, la moitié révèle que la lutte inflation constitue leur priorité prioritaire. Pas moins d’un tiers des répondants assure également que les taux d’intérêts, élevés, constituent un véritable casse-tête. D’autres inquiétudes viennent également tracasser : 22 % citent notamment les perturbations des chaînes d’approvisionnement et 20 % les questions géopolitiques.

Pour détendre la pression qu’elles subissent, près d’un tiers des entreprises françaises interrogées (28 %) indiquent être prêtes à concéder un rabais sur facture si celle-ci est payée en avance. Au niveau mondial, ce sont même 61 % des entreprises qui se disent prêtes à être payées plus rapidement en échange d’une remise que ce soit de manière systématique, régulière ou occasionnelle. À peine 45 % d’entre elles déclarent d’ailleurs être réglées dans les délais impartis. L’objectif est évidemment pour elles d’éviter un écart de trésorerie, d’autres avancent leur besoin en fonds de roulement ou encore le recouvrement et le besoin de gagner en visibilité sur les paiements de leurs clients.