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Les délais de paiement pas encore au niveau d’avant crise

Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité

Bien que le niveau d’avant crise n’ait pas été retrouvé, les délais de paiement tendent à s’améliorer progressivement, avec 12,5 jours de retard en moyenne au terme de l’année 2021 contre plus de 14 jours de retard à l’été 2020, selon une étude menée par Altares. Les attitudes des entreprises, selon leur taille et leur ancrage régional, restent par ailleurs assez disparates.

Les délais de paiement pas encore au niveau d’avant crise
Les délais de paiement pas encore au niveau d’avant crise

La pandémie de Covid 19 avait allongé les délais de paiement de toutes les entreprises, peu importe le secteur, la géographie et leur taille. Entamée à l’automne 2020, l’amélioration des comportements en la matière s’est largement confirmée au cours de l’année 2021, abstraction faite du secteur de la restauration, lourdement éprouvé par la crise et les confinements successifs. 

Le secteur du commerce n’accuse quant à lui plus que 14 jours de retard de règlement en moyenne à l’issue de l’année 2021, contre 15,2 jours de retard de moyenne à l’été 2020. La branche des services aux entreprises et le secteur de l’information et communication ont également fortement progressé, en passant tous deux sous la barre des 15 jours de retard de moyenne, après avoir respectivement franchi la barre des 18 et 21 jours de retard à l’été 2020. Le transport et la logistique, ainsi que les services aux particuliers ont également redressé la barre. Le premier secteur, coupable en moyenne de 18 jours de retard de règlement en moyenne à l’été 2020, présente désormais un retard de 16 jours. Le deuxième, qui affichait un retard moyen de 20 jours à l’été 2020, n’en compte désormais plus que 16 aussi. 

La construction et le secteur industriel comme bons exemples 

Malgré la crise sanitaire, les secteurs de l’industrie et de la construction avaient réussi à maintenir leurs délais de paiement en 2020, affichant des retards de règlement de 11 jours seulement. Bons élèves encore et toujours, les deux secteurs se distinguent tout particulièrement, avec des retards moyens de 10 jours seulement pour l’industrie et 9,5 jours de retard même pour la construction.

Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, grande victime du contexte sanitaire, peine encore à sortir la tête de l’eau en matière de délai de paiement. « Alors qu’on y observe traditionnellement des retards supérieurs de 3 à 4 jours à la moyenne de l’ensemble des activités, l’écart s’est encore creusé pendant la crise. A l’été 2020, alors que les retards moyens dépassent 14 jours à l’échelle nationale, ils grimpent à 21 jours dans le secteur », expose Altares dans son étude. 

Les grandes entreprises et les structures d’Ile-de-France plus lentes

Si les entreprises bretonnes se démarquent particulièrement, après avoir maintenu les délais de paiement à 11 jours en moyenne au cours de l’été 2020, les entreprises franciliennes accusaient un retard de plus de 20 jours sur la même période. Ces dernières accusent sur l’année 2021 17,5 jours de retard de règlement, contre 10 seulement dans la région Bretagne et le Pays de la Loire. Les entreprises de la Nouvelle-Aquitaine et de Bourgogne-Franche-Comté (10,5 jours de retard en moyenne au terme de l’année 2021) se placent également parmi les bons élèves, au contraire de la Corse (16 jours de retard en moyenne), de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (13,2 jours de retard en moyenne) et des Hauts-de-France (12,4 jours de retard en moyenne). 

Si les délais de paiement se réduisent dans les entreprises de moins de 200 salariés et ne bougent que peu dans les entreprises comptant 200 à 999 collaborateurs, ils s’allongent au sein des grandes entreprises. « Traditionnellement, le respect des délais de paiement est inversement proportionnel à la taille de l’entreprise. Entre une structure de moins de trois salariés et une organisation de plus de 1000 salariés, on observera généralement un écart de retard de paiement de 4 à 5 jours », lit-on dans l’étude. Des différences qui s’expliqueraient selon Altares par des spécificités structurelles, les entreprises de taille importante subissant des « process de facturation excluant des anomalies d’écritures ou des documents incomplets. » La réglementation, qui obligera toutes les entreprises à recourir à la facturation électronique d’ici quatre ans, pourrait bien changer la donne.