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Délais de paiement : les écarts continuent de se creuser entre régions en 2024

  • Mehdi Arhab
  • Le
  • Éthique et conformité

La dernière édition de l’étude sur les délais de paiement mondiaux de Dun & Bradstreet, qui s’appuie sur des données récoltées jusqu’au 31 décembre 2024, revient sur les grandes tendances en la matière à l’international. Et les écarts entre pays, régions et secteurs se creusent encore.

Délais de paiement : les écarts continuent de se creuser entre régions en 2024
Délais de paiement : les écarts continuent de se creuser entre régions en 2024

Alors que l’économie mondiale continue d’être mise à rude épreuve par les tensions géopolitiques persistantes, la gestion des délais de paiement demeure un indicateur clé de la santé financière des entreprises. La dernière édition de l’étude mondiale des paiements 2025, dévoilée par Dun & Bradstreet, révèle une nouvelle fois des écarts criants entre régions, pays et même secteurs.

En Europe du Nord, les Pays-Bas (80,2 %) et l’Allemagne (61,6 %) affichent, encore et toujours, des résultats extrêmement solides. Mais le meilleur élève du vieux continent reste le Danemark, qui demeure un véritable modèle avec 94,2 % de paiements effectués à échéance. En revanche, les entreprises et administrations de Belgique (38,1 %) et du Luxembourg (41,5 %) affichent d’importantes difficultés et se placent parmi les moins bons payeurs de la région. Certains secteurs au Royaume-Uni et en Irlande enregistrent des retards considérables (jusqu’à 5 % des entreprises de certaines activités majeures).

La Hongrie (73,6 %) et la Slovénie (51,5 %) tirent leur épingle du jeu ; à l’inverse de la Roumanie (12 %), du Portugal (18,7 %) et de la Bulgarie (19,1 %) qui peinent à maintenir des délais de paiement conformes. La Grèce, elle, cumule un nombre de retards extrêmement préoccupants, et pour cause, plus de 20 % des grandes entreprises y dépassent les 90 jours de retard. Un taux qui apparaît comme extrêmement préoccupant.

Des résultats contrastés

Comme l’Europe, L’Amérique du Nord affiche des résultats pour le moins contrastés. Les entreprises des États-Unis restent globalement solides avec 58,9 % de paiements réalisés à échéance et compte seulement 2,9 % de « mauvais payeurs » (retards supérieurs 90 jours). Le Canada, qui reste un peu à la traîne face à son voisin, enregistre tout de même une nette amélioration (+7,8 % sur un an). La situation est bien plus préoccupante au Mexique, où les paiements réalisés à temps chutent à 36 %, soit une baisse de 10 points en deux ans. Les retards extrêmes y sont en revanche et paradoxalement les plus faibles de la région.

Dans l’ensemble, quel que soit le pays, les petites entreprises (micro et petites structures) s’avèrent, comme toujours, plus rigoureuses et ponctuelles que les grandes en matière de délais de paiement.

En Asie, les Philippines (81,4 %) et Taïwan (75,3 %) figurent parmi les meilleurs élèves au monde en matière de paiement. La Chine (56,4 %) affiche un résultat solide et stable, au contraire de l’Inde et les Émirats arabes unis (23,6 %) qui souffrent de retards chroniques, dont énormément au-delà de 90 jours. En Inde, près d’un quart des micro-entreprises voient leurs délais s’allonger au-delà des 90 jours. Les secteurs financiers et agricoles y sont particulièrement touchés, tout comme le secteur public et la construction en Thaïlande qui accusent eux aussi des retards extrêmement importants. Les Émirats arabes unis (23,6 % de paiement à échéance) sont aussi à la peine. De leur côté, les entreprises de Taïwan enregistrent le taux le moins élevé de retards sévères (0,2 %).