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Marlin Equity Partners et BPIfrance s’invitent majoritairement dans le capital de Tennaxia

Par Mehdi Arhab | Le | Décisionnel

Accompagné par BPIfrance, le fonds d’investissement américain Marlin Equity Partners vient de prendre une participation majoritaire dans Tennaxia, un éditeur français de solutions logicielles SaaS de reporting HSE (santé, sécurité et environnement) et ESG. Ce tour de table, dont le montant n’a pas été divulgué, doit permettre à la structure d’avancer à l’international, avec une idée en tête : atteindre 50 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2027.  

Marlin Equity Partners et BPIfrance s’invitent majoritairement dans le capital de Tennaxia
Marlin Equity Partners et BPIfrance s’invitent majoritairement dans le capital de Tennaxia

Outre cette annonce d’envergure officialisée en mars, les cofondateurs de Tennaxia, Bernard Fort et Maxime Delorme, Bernard Bourigeaud, autre actionnaire historique, ainsi que le fonds Omnes, présent au capital de Tennaxia depuis 2020, réinvestissent dans le cadre de l’opération. BPIfrance, qui était jusqu’alors actionnaire minoritaire, a décidé d’accroître significativement sa participation dans l’éditeur de logiciels de rapports extra financiers à destination des entreprises. Les discussions, qui avaient démarré l'été dernier, ont fini par aboutir à la fin du premier trimestre de l’année 2023.

« La majorité du temps, les négociations de ce type durent bien plus longtemps », affirme Bernard Fort, pour qui l’investissement de BPIfrance est une véritable source de ravissement. « Marlin est un investisseur international très expérimenté dans le domaine des logiciels et Bpifrance est un organisme très présent dans le paysage économique français. Il était très important de nous organiser pour un développement international tout en gardant voire en renforçant un ancrage local », poursuit-il. Nonobstant cette prise de participation majoritaire du fonds d’investissement Marlin Equity Partners et de BPIfrance, lui et Maxime Delorme tiennent et tiendront encore les rênes de Tennaxia, en étant accompagnés de leur équipe de management déjà en place.

Une volonté marquée

Fondée il y a 22 ans désormais, Tennaxia, dont le siège social est situé à Laval, a fait ses gammes et peut se satisfaire d’être rentable depuis un petit moment désormais. Avec 750 clients dans sa besace, de toute taille, issus de différents secteurs d’activités, tant publics que privés, et une croissance de 30 % par an, l’éditeur n’a de cesse de se développer. « Les sujets de responsabilité environnementale et sociétale ont pris une ampleur considérable. Le marché est bouillonnant », commente d’ailleurs Bernard Fort.

Ayant porté son chiffre d’affaires à un peu plus de 12 millions d’euros en 2022, Tennaxia caresse maintenant l’espoir de passer le cap des 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Ne manquant (vraiment) pas d’ambition, l’entreprise espère même atteindre la barre symbolique des 50 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2027. « Nous voulons devenir l’un des leaders du secteur », pose ni plus ni moins le CEO.

Des ressources humaines en plus pour accompagner la croissance

Employant près d’une centaine de collaborateurs, Tennaxia n’a pas fini d’étendre ses capacités. Un impératif pour toucher du doigt ses objectifs en matière de chiffre d’affaires et diversifier encore ses produits. « Il nous faut muscler l’équipe commerciale et la partie développement. Nous devons aussi poursuivre la structuration de l’entreprise d’un point de vue administratif », détaille Bertrand Fort. 

Nous voulons démontrer à nos clients que nous sommes à leur écoute et que nous souhaitons évoluer à leurs côtés

Outre l’édition logicielle, Tennaxia propose des prestations de conseil pour compléter sa proposition de valeur. Mais l’entreprise ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, bien au contraire. Elle organise en ce sens régulièrement des journées de travail collectives avec ses clients pour faire avancer ses outils et ses prestations. « Nous voulons démontrer à nos clients que nous sommes à leur écoute et que nous souhaitons évoluer à leurs côtés », explique le cofondateur.

Une façon d’opérer qui séduit fortement et qui pourrait bien aider Tennaxia à élargir encore son champ. Une nécessité là-encore pour suivre sa trajectoire de croissance. Et si le nombre de clients devra donc significativement s’allonger pour y parvenir, Tennaxia œuvre également pour augmenter le volume d’affaires avec ses comptes les plus importants. « Pour quadrupler notre chiffre d’affaires comme nous le souhaitons, nous devrons inévitablement signer de nouveaux clients. Toutefois, cela ne doit pas nous empêcher d’augmenter notre volume d’affaires avec nos clients actuels. Certains contrats ne doivent plus simplement toucher un petit périmètre au sein de leur structure, mais bien la totalité », expose Bernard Fort.

L’Europe comme nouveau terrain de jeu

Et dans un temps où les obligations réglementaires se multiplient, Tennaxia, qui permet à ses clients de se conformer comme il se doit, pourrait y arriver sans trop de difficultés. D’autant qu’elle offre également des clés pour piloter et améliorer leurs performances HSE/ESG et, ainsi, réduire les risques et coûts opérationnels associés. « Chaque entreprise devra tôt ou tard s’intéresser au pilotage de son empreinte carbone et aux aspects de ce type liés à sa chaîne de valeur. Cela ne passera que par des solutions logicielles dédiées, pour collecter la data, la travailler, ainsi que de l’accompagnement métier », prévient Bernard Fort.

Les entreprises sont bien entendu poussées à agir par la législation, mais certaines le font par bonne volonté. La prise de conscience est réelle, ce sujet les intéresse

Pour rappel, outre la France et sa législation logiquement plus contraignante, l’Union Européenne a récemment déployé un nouveau cadre législatif, avec la directive européenne sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD), qui entre en vigueur cette année, ou encore le règlement européen sur la publication d’informations en matière de durabilité (SFDR) déjà applicable sur le pilotage ESG des investisseurs. Ainsi, ce sont des plusieurs dizaines de milliers d’entreprises et investisseurs qui devront mettre le pied à l’étrier, au risque de se faire taper (très) fortement sur les doigts. « Les entreprises sont bien entendu poussées à agir par la législation, mais certaines le font par bonne volonté. La prise de conscience est réelle, ce sujet les intéresse », tempère tout de même Bernard Fort.

Qu’importe les considérations de chacun en matière environnementale et sociétale finalement, puisque Tennaxia pourra indubitablement surfer sur cette vague. « Le marché de la RSE est devenu plus important, plus européen, tout simplement, plus international », note Bernard Fort. De fait, la masse potentielle de business à effectuer s’agrandit considérablement pour l’entreprise. « Si nous pouvons devenir un acteur majeur en France, il n’est pas impossible également que nous puissions le devenir en Europe », clame Bernard Fort. Un appétit affirmé et assumé qui en cache un autre, celui de mener des opérations de croissance externe pour fleurir. « Si l’occasion se présente, nous ne nous priverons pas de la saisir. Il faut avant tout trouver les opérations qui feront sens », développe le cofondateur.