Solution et techno

Spendesk : “Notre objectif est de devenir la nouvelle norme de paiement pour les entreprises”

Par Mehdi Arhab | Le | Dématérialisation

Rodolphe Ardant, patron de Spendesk, qui vient de lever 100 millions d’euros, explique comment sa solution peut donner de l’autonomie aux collaborateurs sur certains achats tout en assurant leur traçabilité financière. En accédant au statut de licorne, il entend faire progresser l’automatisation de sa plateforme et sa connectabilité.

Rodolphe Ardant, PDG et cofondateur. - © D.R.
Rodolphe Ardant, PDG et cofondateur. - © D.R.

Quelle est la fonction de Spendesk ? 

Spendesk permet aux équipes financières de gérer l’ensemble des dépenses opérationnelles de leurs collaborateurs. Nous voulons libérer les entreprises des processus de dépense complexes et trop centralisés. Nous apportons aux équipes financières une automatisation de gestion des flux de dépense, de la facilité et un gain de temps. Nous leur permettons de distribuer leurs moyens de paiements aux collaborateurs et ce, tout en gardant le contrôle et de la visibilité sur l’ensemble de ces flux. Spendesk leur permet d’avoir une vue d’ensemble, en temps réel et de bout en bout, sur les différentes dépenses opérationnelles. Via Spendesk, il est possible d’avoir le détail de chacune d’elles, de la requête à la validation. Toutes les dépenses sont auditables. C’est une nouvelle manière de travailler.

Nous traitons des factures de plusieurs centaines de milliers d’euros, voire de millions d’euros

Quelle est la fourchette des dépenses enregistrées sur votre plateforme ?

Nous traitons des factures de plusieurs centaines de milliers d’euros, voire de millions d’euros. La solution permet de gérer l’ensemble des dépenses opérationnelles. Nos clients ont dépensé plus de trois milliards d’euros sur notre plateforme en 2021. Pour fonctionner, l’entreprise a forcément besoin d’acheter des choses qu’elle transforme, qu’elle revend parfois. Et les achats du quotidien représentent en plus une part importante et récurrente du fonctionnement de l’entreprise.  

Quelles sont les familles de dépenses les plus fréquentes ? 

Elles sont diverses, forcément.  Marketing, logiciel, serveur représentent une grande partie de ces dépenses. Il y a également les factures fournisseurs, les factures des services, les dépenses de bureau, les frais de déplacement, comprenant le transport ou encore les frais d’hôtellerie par exemple.

 

Nous nous tournons vers les structures de 50 à 1 000 collaborateurs

Dans quelle mesure votre outil est-il complémentaire par rapport aux outils PtoP mis en place par les fonctions achats et finances ? 

Nous nous tournons vers les structures de 50 à 1 000 collaborateurs. Et la plupart du temps, elles n’ont pas de système PtoP complètement intégrés. Souvent, elles n’ont que quelques process internes et quelques solutions ponctuelles à disposition. Spendesk va permettre de rationaliser des fonctions achats très artisanales dans la manière de faire les choses et s’appuyant sur un mix de solutions épisodiques autour de la gestion de note de frais, de dématérialisation de facture, etc. 

Les directions Achats sont-elles parfois vos interlocutrices en complément de la fonction finance ? 

Tout dépend des secteurs, de la taille des clients. Certains n’ont pas de direction achat. Même si cela reste assez rare. Naturellement, dans le secteur industriel, elles apparaissent ; dans les services, ce n’est pas toujours systématique. Lorsqu’ils en disposent, celle-ci va alors utiliser Spendesk pour gérer ce qui est relatif aux achats discrétionnaires. 

Ainsi, vous les aidez à mieux tracer leurs achats ? 

En effet, une direction achat peut être par exemple sollicitée au quotidien par ses collaborateurs pour des achats en ligne sur une plateforme, des achats de service ou de produits logiciels. Avec Spendesk, la fonction achat va pouvoir décentraliser toutes ces petites dépenses directement auprès de leurs collaborateurs. Le collaborateur va alors pouvoir faire une requête, avec la plateforme. La requête va alors entrer dans un flux de validation, dans lequel la direction achat va rentrer et s’assurer que la chose est conforme aux exigences de l’entreprise. Une fois la requête validée, le collaborateur est autonome.

Nous voulons surtout permettre aux équipes financières de garder le contrôle en cas de dépenses dupliquées ou de dépenses qui ne rentrent pas dans les politiques de l’entreprise

 

Dans quelle direction allez-vous dans le développement des nouvelles fonctionnalités gestion des factures fournisseurs et reporting de votre solution ? 

Nos axes de développement sont de plusieurs ordres, en termes de monétique dans un premier temps notamment. Comment intégrer ici toutes les typologies de paiement au sein de notre plateforme pour acheter à l’international par exemple. Notre deuxième axe de progression est plus lié à l’automatisation. Nous voulons surtout permettre aux équipes financières de garder le contrôle en cas de dépenses dupliquées ou de dépenses qui ne rentrent pas dans les politiques de l’entreprise. Et le troisième point, c’est celui des travaux d’intégration. La question est de savoir comment les intégrer dans les autres outils utilisés par l’entreprise, que ce soit leur ERP comptable ou encore leurs outils de communication. 

Quels sont vos objectifs désormais ? 

Notre objectif est de devenir la nouvelle norme de paiement pour les entreprises, ce nouveau standard mondial. Nous voulons créer un système de paiement simple, flexible, transparent. Le but ici est de s’affranchir de la complexité des moyens de paiement. Nous sommes au tout début de l’aventure sur un marché qui est complètement en train de se transformer.

Spendesk en chiffres 

Effectif : 400 personnes, 300 embauches en 2022, objectif à deux ans 1 200 personnes

Nombre de clients : 3 500 entreprises