Solution et techno

Freelance.com renforce son offre de portage salarial en rachetant OpenWork

Par Mehdi Arhab | Le | Marketplace

Déjà très présent sur le marché du portage salarial, Freelance.com va renforcer son offre en la matière, via un projet de rachat du groupe OpenWork, structure implantée pour l’essentiel en France et en Belgique. Une annonce officialisée tout récemment, l’opération, elle, devrait être finalisée en septembre prochain.

Claude Tempe, vice président de Freelance.com - © D.R.
Claude Tempe, vice président de Freelance.com - © D.R.

Claude Tempe, vice-président de Freelance.com, ne compte plus les opérations de croissance externe menées par son groupe. Après avoir racheté Helvetic Payroll en 2021, la plateforme de freelancing a annoncé avoir signé une promesse de rachat synallagmatique, dans laquelle l’acheteur et le vendeur s’engagent l’un envers l’autre, d’OpenWork. L’opération devrait être finalisée très rapidement, en septembre prochain précisément. Côté en bourse sur le marché Euronext Growth à Paris, Freelance.com, qui emploie 320 personnes, a enregistré un tout petit peu plus de 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, voyant ainsi son taux de croissance flirter avec les 60 %. Le groupe assure avoir séduit un peu plus de 150 grandes entreprises, parmi lesquelles des groupes du CAC 40, ainsi que 400 structures du secteur public.

Freelance.com a grandi au gré d’opérations de croissance externe successives et plonge ses racines en 1995, à une époque où les possibilités d’automatisation étaient moins importantes. À l’arrivée de Claude Tempé chez Freelance.com en 2015, la société ne comptait que 23 collaborateurs. Un an plus tard, elle en comptait une centaine de plus suite au rachat d’Ad’missions, puis 200 salariés en 2020 après le rachat d’Inop’s et, enfin, 250 personnes après le rachat d’Helvetic Payroll. Cette acquisition avait été réalisée pour partie en numéraire et pour partie en Actions à Bon de Souscription d’Actions Freelance.com, l’actionnaire de référence (groupe CBV ingénierie), qui détient désormais 62 % du capital et maîtrise largement son destin.

Une offre complémentaire et une couverture accrue 

Sortie de terre en 2010, OpenWork s’est spécialisée dans le portage salarial des indépendants, une forme de travail hybride, à la frontière de l’indépendance et du salariat, qui permet de cumuler l’autonomie de la première et la sécurité du deuxième. Ancrée principalement en France et en Belgique, OpenWork a facturé l’an dernier quelque 70 millions d’euros de prestations pour le compte de 1 200 consultants. Ils s’ajouteront à la communauté de 370 000 travailleurs indépendants revendiquée par Freelance.com. Jean-Hugues Zenoni, Fabien Salicis et Jean-Pierre Cointre, fondateurs d’OpenWork, seront conservés par Freelance.com, tout comme les équipes. « S’ils ont réussi de leurs côtés, il n’y a aucune raison qu’ils ne réussissent pas à nos côtés également », commente Claude Tempe. « Ils nous aideront à renforcer notre business, nos solutions et notre portefeuille clients », poursuit-il.

L’offre technologique d’OpenWork est très intéressante, leurs outils sont extrêmement bien pensés.

Les offres de service des deux entités se complètent par ailleurs assez bien et c’est l’une des raisons qui a poussé Freelance.com à racheter OpenWork. Le groupe, qui revendique une place de leader sur le marché français et européen, avoue bien volontiers vouloir accroître sa couverture fonctionnelle, géographique et technologique. « La combinaison de nos positionnements est concrète. L’offre technologique d’OpenWork est très intéressante, leurs outils sont extrêmement bien pensés. Ils ont su développer des solutions de qualité. C’est un atout certain. Le marché est en pleine expansion et se consolide d’année en année », commente le vice-président. En outre, l’intérêt de Freelance.com pour OpenWork, s’explique également par un volume d’affaires somme toute significatif. La structure, qui jouit de résultats historiques donc et qui touche du doigt la taille critique, a fait du développement de son chiffre d’affaires l’axe prioritaire de sa feuille de route. Le groupe, qui vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2025, ne devrait pas avoir trop de peine à toucher du doigt son objectif. Pour y parvenir, deux moyens ont été retenus : l’internationalisation et la R&D, avec le développement prochain de solutions innovantes. 

De nouvelles opérations de croissance à venir

Déjà présent en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, au Luxembourg, au Maroc et à Singapour, Freelance.com va toucher une nouvelle géographie avec OpenWork ; la Belgique en l’occurrence. Une manière pour le groupe de renforcer sa position sur le Vieux continent, de se faire connaître dans le Plat pays et de poser donc une nouvelle brique dans sa politique d’internationalisation. Une ouverture somme toute raisonnée et maîtrisable, dans la droite lignée de l’ouverture sur la Suisse acquise à la suite du rachat d’Helvetic Payroll. « Nous voulons déployer nos solutions très largement en Europe et, à terme, devenir un acteur mondial global », expose Claude Tempe.

Reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra de la marque OpenWork. Le board de Freelance.com n’a pas encore planché sur la question, avoue Claude Tempe. L’idée, à terme, reste toutefois de l’intégrer aux offres portées par Freelance.com. « Aucune opération de croissance externe ne se passe de la même manière. Nous n’avons pas toujours la même façon de procéder, nous nous adaptons à la situation de l’entreprise que nous acquérons. Il faudra étudier la pertinence de faire persister ou non la marque OpenWork, selon la conjoncture, les clients à cibler. Il n’est pas impossible que nous n’éteignions pas la marque pour répondre aux exigences d’un segment de marché bien spécifique  », décrit Claude Tempe. Le groupe, qui assume ses ambitions de croissance, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et affiche sa volonté d’acquérir de nouveaux acteurs. « Nous sommes sereins quant à notre futur. Nous ambitionnons d’être l’acteur de référence du marché. Cela passera bien entendu par de la croissance organique, mais aussi de nouvelles acquisitions. Nous scruterons le marché à cet effet », conclut Claude Tempe.