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Scop 3 lève 5,2 millions d’euros pour démocratiser l’usage de mobilier reconditionné

Par Mehdi Arhab | Le | Fm

Scop 3, société à mission du sud de la France, vient de boucler une levée de fonds de 5,2 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques IRDI Capital Investissement, Nicollin Environnement, NGB Holding, auxquels s’ajoutent de autres fonds, Solifaro et l’Aris. Elle porte une marketplace qui regroupe du mobilier reconditionné et entend la développer encore pour répondre aux besoins des entreprises et collectivités. Scop 3 a enregistré un million d’euros de chiffre d’affaires et espère en enregistrer 20 millions d’ici cinq ans.

Scop 3 lève 5,2 millions d’euros pour démocratiser l’usage de mobilier reconditionné
Scop 3 lève 5,2 millions d’euros pour démocratiser l’usage de mobilier reconditionné

L’entreprise Scop 3, spécialisée dans l’aménagement d’espaces professionnels avec du mobilier reconditionné ou écoconçu, vient de boucler la deuxième levée de fonds de sa toute jeune histoire. Une opération menée auprès de ses investisseurs historiques IRDI Capital Investissement, Nicollin Environnement, NGB Holding, auxquels s’ajoutent de nouveaux fonds : Solifaro et l’Aris. Sortie de terre en 2021, cette société à mission avait d’abord levé, il y a deux ans désormais, 1,9 million d’euros, elle lève cette fois 5,2 millions d’euros. Une somme qui doit l’aider à atteindre ses ambitions, élevées au demeurant. Cette jeune entreprise, fondée par Sophie Scantamburlo - Contreras et Frédéric Salles - qui demeurent majoritaires,  ne le cache pas d’ailleurs ; elle entend réaliser 20 millions de chiffre d’affaires à l’horizon 2029. Elle a touché du doigt la barre symbolique du million d’euros de chiffre d’affaires sur son précédent exercice et espère doubler ce chiffre cette année.

Scop 3 fonde sa proposition de valeur sur une plateforme digitale développée en interne à destination des entreprises, collectivités et autres associations. Celle-ci répertorie une large gamme de mobiliers recyclés et reconditionnés. « Avec le Covid et l’émergence du télétravail, beaucoup d’entreprises ont cherché à repenser leurs locaux. Certaines se sont séparées du mobilier qu’elles avaient installé et qui, parfois, était neuf. Plutôt que de le jeter, il est préférable d’en faire quelque chose. Le tout étant que ces mêmes entreprises qui cherchent à réaménager leurs espaces ont justement besoin d’acquérir du mobilier qui répond à leur besoin, autrement dit, à un espace complet. Avant notre arrivée sur le marché, il n’existait pas de solution comme la nôtre qui permette de récupérer du mobilier reconditionné. De fait, très peu d’entreprises s’équipaient avec du mobilier reconditionné et durable », soutient Frédéric Salles, cofondateur et président de Scop 3.

Depuis sa création, la jeune pousse héraultaise assure que plus de 20 000 équipements professionnels ont pu trouver une seconde vie grâce à sa plateforme. L’entreprise affirme avoir accompagné plus de 1 200 entreprises, collectivités et associations dans l’aménagement de leurs bureaux en utilisant du mobilier reconditionné. Elle a remporté de nombreux contrats auprès de grands groupes français qui y voient une manière d’être plus vertueux, comme Eiffage Génie Civil/Eiffage Construction, NGE Génie Civil et Keolis. La région Occitanie, la mairie de Courbevoie, l’agglomération de Sète, l’AFP, la Croix-Rouge ou encore l’UNICEF ont aussi choisi Scop 3 pour certains de leurs projets d’aménagement.

Un outil 3D de modélisation des espaces de travail pour grandir

À l’origine, la plateforme Scop 3 permettait simplement de pouvoir revendre son mobilier et en acquérir de nouveaux. Or, très vite, Frédéric Salles et son associée se sont rendus compte qu’il était impératif de mieux penser le concept. « Pour vendre leur mobilier, les entreprises devaient le prendre en photo et insérer un descriptif pour le valoriser. C’était fastidieux, d’autant que nous avions peu de moyens de contrôler l’état du mobilier. À cela s’est ajouté une problématique logistique extrêmement importante. Nous avons alors pensé qu’il était plus intéressant de faire de la masse que de l’unité », retrace Frédéric Salles. De ce fait, Scop 3 a choisi d’unir ses forces avec des entreprises spécialistes du reconditionnement, auprès desquels elle source les mobiliers référencés sur sa plateforme. « Elles sont bien mieux armées que nous pour vérifier l’état du mobilier, le remettre à neuf si nécessaire. La filière s’est grandement structurée ces trois dernières autour d’une demi-douzaine d’acteurs », poursuit le président.

Cette activité est celle qui nous a notamment permis d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires

Depuis le début d’année 2023, Scop 3 travaille à l’intégration d’un nouveau service : la conception 3D d’espaces de travail, permettant ainsi de visualiser les aménagements des espaces futurs. Une solution clé en main novatrice qui doit permettre à Scop 3 de passer un cap. « Cette activité est celle qui nous a notamment permis d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires », se félicite Frédéric Salles.

Faire avec le mobilier reconditionné ce que Back Market réalise sur les segments de la téléphonie et de l’informatique

Pour ce dernier, l’idée est toute simple, il veut « faire avec le mobilier reconditionné ce que Back Market réalise sur les segments de la téléphonie et de l’informatique ». Pour cela, son associée et lui prévoient d’investir dans le développement de ce nouveau service. « Nous voulons devenir l’acteur de référence capable de tirer ce marché », explique Frédéric Salles. Cet outil boosté à l’intelligence artificielle automatisera à terme la conception d’espaces de travail en fonction des choix et critères du client. Une campagne de recrutement de profils IT est ainsi lancée pour permettre le développement de cette brique. « Une dizaine de personnes sur des postes IT seront recrutées. Nous allons également muscler nos forces commerciales et notre service clients, entre Montpellier, où est basé notre siège, et Paris », précise Frédéric Salles.

Un futur Showroom dans la capitale

À l’inverse de ce que nous faisions au départ, nous ne vendons plus de produit à l’unité mais bien un environnement de travail complet, avec tout ce qu’il comporte

Le développement de la future plateforme inclura un mécanisme de représentation, afin que les clients puissent entrevoir leurs espaces en fonction du mobilier reconditionné pouvant être intégré. « À l’inverse de ce que nous faisions au départ, nous ne vendons plus de produit à l’unité mais bien un environnement de travail complet, avec tout ce qu’il comporte. En moyenne, un environnement intègre 500 à 1 000 mobiliers reconditionnés », indique Frédéric Salles. 

Scop 3 emploie pour le moment douze personnes. Elle devrait en compter une quinzaine de plus dans ses rangs dans les prochains mois après la réalisation de son plan de recrutement. Un showroom, qui lui permettra d’attaquer le marché francilien, va également voir le jour à Paris en septembre prochain, d’où ces recrutement prévus dans la capitale comme l’indiquait plus haut Frédéric Salles. La plateforme initiale de Scop 3, elle, est toujours active. Elle est utilisée par quelques entreprises qui souhaitent faire bénéficier leur mobilier à des associations ou céder du mobilier à l’unité.