Voyage d’affaires : simplifier l’offre sans renoncer au contrôle
Lors des HA Days Travel Mobilité des 16 et 17 octobre à Deauville, le débat « Travel Manager : le défi de la simplification face à une offre de plus en plus complexe » co-animé avec Maxime Bozec, Global Travel Buyer de Veolia et Camille Di Franco, Directrice commerciale de Swile Travel a permis de clarifier les rôles entre acheteurs, voyageurs et agences.

Les trois points du débat à retenir
• Simplifier l’accès à l’offre, pas le discours technique
• Rendre visibles les coûts évités, pas seulement les prix
• Outiller la pédagogie (data, communauté, e‑learning) pour ancrer les bons réflexes.
Des tarifs de moins en moins lisibles
« Avant, tout passait par une même prise — le GDS — et les agences redistribuaient des tarifs homogènes. Ce temps-là est révolu. »
« Chaque vertical (aérien, rail, hôtellerie, location) fait évoluer son modèle, ce qui multiplie les canaux et brouille la lisibilité. »
« L’expérience loisir a fixé la barre : si je peux tout faire en perso, pourquoi pas en pro ? Résultat, plus d’acteurs, plus de types de tarifs, plus de questions. »
Accumulation des intermédiaires entre l’acheteur et l’acteur du travel
« De nouveaux entrants ajoutent des strates ; certains canaux disparaissent, d’autres arrivent. Pour l’entreprise, ce n’est pas plus simple. »
« Le voyageur compare Booking, Expedia ou des offres directes, sans voir la facture globale ni les contraintes de l’entreprise. »
« On ne parle pas NDC à un voyageur. On lui garantit l’accès au bon inventaire et on lui épargne les détails techniques. »
Quel rôle peuvent jouer les agences pour éclaircir la situation ?
« Le rôle utile, c’est le filtre : agréger les sources, sécuriser l’inventaire et pousser le meilleur tarif disponible, sans surcharger l’utilisateur. »
« Au-delà de la réservation, on attend une traduction du marché : pédagogie, formats clairs, data lisible, et des réponses adaptées à chaque entreprise. »
« La proximité compte : un interlocuteur dédié qui sait challenger des routes, former en interne et révéler les bonnes pratiques. »
Et le travel manager/buyer dans tout cela, comment défendre sa crédibilité ?
« Face au ‘j’ai trouvé moins cher’, on rappelle l’essentiel : flexibilité, sécurité, traçabilité, et coûts cachés évités. »
« Montrer le cost avoidance change la discussion : un billet sur trois est modifié ; l’économie visible n’est pas le coût réel du déplacement. »
« La transparence renforce l’adhésion : partenaires affichés, services associés expliqués, bilans partagés aux entités, communautés et e‑learning. »
« Former sans jargonner, simplifier les écrans, rester dans l’environnement de travail (chat, intranet) : c’est là que l’expérience s’améliore. »
« Quand les optimisations sont tracées et communiquées, elles financent la fonction et crédibilisent la gouvernance travel. »
« Acheteur et travel manager ne s’opposent plus : ils orchestrent ensemble, entre performance économique et qualité de service. »