Après le rachat de STA Groupe, Freelance.com se rapproche du milliard d’euros de chiffre d’affaires

Un peu moins de trois ans après avoir avoir racheté Helvetic Payroll et quelques mois seulement après avoir acté l’acquisition d’OpenWork, la plateforme de freelancing, Freelance.com, s’est offert un autre spécialiste du portage salarial des indépendants et de la mise en relation de consultants hautement qualifiés avec les entreprises, STA Groupe. L’opération, lancée en octobre dernier, a été finalisée en tout début d’année 2024. Cet adossement permettra à Freelance.com d’étoffer très largement sa gamme de services aux indépendants et aux donneurs d’ordres. Côté en bourse sur le marché Euronext Growth à Paris, Freelance.com, qui emploie désormais 350 personnes, a enregistré plus de 850 millions d’euros de chiffre d’affaires sur son dernier exercice, contre un peu plus de 820 millions d’euros en 2022. Son taux de croissance, presque insolent, a parfois flirté avec les 60 % ces dernières années.

L’entreprise, détenue à 62 % par le groupe CBV ingénierie, revendique plus 150 000 profils qualifiés. Elle nous assurait, l’année dernière, compter plus d’une centaine de clients grandes entreprises, parmi lesquelles des groupes du CAC 40. Un chiffre qui pourrait avoir augmenté depuis. Par ailleurs, plusieurs centaines d’organisations du secteur public ont également été séduites par sa proposition de valeur. 

Née au début des années 2010, STA Groupe s’est très largement spécialisée dans le portage salarial des indépendants, une forme de travail hybride, à la frontière de l’indépendance et du salariat, qui permet de cumuler l’autonomie de la première et la sécurité du deuxième. La structure, qui employait une trentaine de personnes, toutes conservées dans l’aventure qui s’annonce, dit avoir enregistré quelque 120 millions d’euros de chiffre d’affaires sur son dernier exercice fiscal, après en avoir facturé un peu plus de 80 millions d’euros en 2022, affichant ainsi une croissance de l’ordre de 40 %.

Un développement qui tire ses racines de nombreuses acquisitions réussies 

Nous sommes positionnés sur un marché de niche, sur lequel nous voulons évidemment nous renforcer. Il faut donc être brillant pour se faire une place, d’autant que les marges ne sont pas les plus élevées

Si Freelance.com a jeté son dévolu sur STA Groupe, c’est avant tout pour une chose : la robustesse de son offre technologique. D’ailleurs, les offres de service des deux entités se complètent extrêmement bien ; (autre) raison évidente qui a poussé Freelance.com à racheter STA Groupe. Le premier, qui brigue la place de leader sur le marché français et européen, continue, encore et encore, d’accroître sa couverture fonctionnelle et son leadership technologique. « Nous sommes positionnés sur un marché de niche, sur lequel nous voulons évidemment nous renforcer. Il faut donc être brillant pour se faire une place, d’autant que les marges ne sont pas les plus élevées, et STA, en témoigne son chiffre d’affaires, s’en ai fait une. C’est pour cela qu’il nous paraissait intéressant de réaliser cette opération », commente Jean-Hugues Zenoni, ancien dirigeant d’OpenWork, devenu vice-président de Freelance.com. Ce dernier s’attache essentiellement à nouer des partenariats stratégiques (Busines Developement privé / publique) et à piloter les fonctions relatives à la communication externe et interne du groupe et donc, l’ensemble de ses Business Unit.

Pour survivre face à la concurrence, il faut avancer vers la taille critique

L’intérêt de Freelance.com pour STA s’explique en partie par son volume d’affaires significatif. Et pour cause, depuis bien des années désormais, la taille critique n’est pas seulement une priorité stratégique pour le groupe, mais bien une question de survie. Ni plus, ni moins. Entre le rachat d’Inop’s, celui d’Helvetic Payroll, d’OpenWork et aujourd’hui de STA Groupe, Freelance.com n’a d’ailleurs jamais perdu de temps, saisissant toutes les opportunités qui se présentaient devant sa porte. Toutes ces acquisitions l’ont été en effet en l’espace de quelques années seulement. « Pour survivre face à la concurrence, il faut avancer vers la taille critique », confirme Jean-Hugues Zenoni. D’ailleurs, le groupe a grandi, depuis sa naissance en 1991, au gré d’opérations de croissance externe successives. En 2015, la société ne comptait que 23 collaborateurs. Un an plus tard, elle en comptait une centaine de plus par suite du rachat d’Ad’missions, puis 200 salariés en 2020 après le rachat d’Inop’s et, enfin, 250 personnes après le rachat d’Helvetic Payroll.

La croissance externe occupe donc évidemment une place prépondérante dans l’approche stratégique de Freelance.com, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, bien au contraire. « De nouvelles acquisitions sont toujours possibles et envisageables. Nous sommes toujours en veille et à l’écoute du marché. Nous avons la chance de voir les banques nous accorder leur confiance, preuve que notre stratégie fait sens », expose d’ailleurs Jean-Hugues Zenoni. 

Il n’en demeure pas moins que, du fait d’un rapport au travail qui connaît de profonds changements, Freelance.com accorde tout autant d’importance à sa croissance organique. Ses dirigeants en sont parfaitement conscients : beaucoup d’acteurs veulent surfer sur la vague du freelancing. « Le marché se consolide et est concentré entre les mains de quelques acteurs seulement. Notre développement est porté par deux phénomènes : la croissance externe donc mais aussi, et bien heureusement, la croissance organique qui reste très forte », rappelle Jean-Hugues Zenoni. L’offre du groupe, définie par l’acronyme TaaS, pour Talent as a Service s’appuie sur 3 lignes directrices : le sourcing, le portage et des services transverses et additionnels.

Une ambition : le milliard d’euros de chiffre d’affaires

Grâce à cela, Freelance.com jouit de résultats historiques. Chaque jour passant, le groupe touche du doigt, son rêve : celui d’atteindre la taille critique. Le spécialiste du freelancing a fait du développement de son chiffre d’affaires l’axe prioritaire de sa feuille de route. Et le groupe le revendique haut et fort. Alors qu’il visait le milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2025, il devrait parvenir à franchir ce cap symbolique dès cette année, surpassant ainsi son objectif avec un an d’avance. Pour y parvenir, deux moyens avaient été retenus : l’internationalisation et la R&D, avec le développement prochain de solutions innovantes. « Nous avons des ambitions importantes, nous veillons à les développer de façon réelle, sérieuse et réfléchie », assure le vice-président de Freelance.com. 

STA Groupe a développé un système de gestion et d’optimisation extrêmement pertinent, très différent de celui d’OpenWork. Il n’empêche que les deux solutions sont très complémentaires et que de nombreuses synergies peuvent être trouvées

Avec STA Groupe dans son escarcelle, dont l’expertise est centré sur le domaine des compétences IT, Freelance.com, présent en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, au Luxembourg, au Maroc et en Belgique, entend très vite proposer des opportunités de portage salarial innovantes et sur mesure à ses clients. Sur son milliard d’euros de chiffre d’affaires attendu en 2024, plus de la moitié proviendra uniquement de l’activité portage salarial … Un choix gagnant, sur tous les plans ; la combinaison des positionnements des deux entités étant évidente aux yeux des dirigeants de Freelance.com. « Nous voulons continuer à proposer des solutions simples et efficaces, qui profitent aussi bien aux consultants qu’aux entreprises. STA Groupe a développé un système de gestion et d’optimisation extrêmement pertinent, très différent de celui d’OpenWork. Il n’empêche que les deux solutions sont très complémentaires et que de nombreuses synergies peuvent être trouvées pour adresser au mieux tel type de service avec l’une des deux technologies. En somme, Freelance.com a réuni ce qui se fait de mieux en matière de portage salarial », se réjouit Jean-Hugues Zenoni. 

Reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra de la marque STA Groupe. La gouvernance de Freelance.com n’a pas encore statué sur la question. L’idée, à terme, reste toutefois de l’intégrer aux offres portées par Freelance.com. « C’est un sujet sur lequel nous continuons de réfléchir », explique très simplement Jean-Hugues Zenoni, pour qui les perspectives sont excellentes. « Nous sommes sur un secteur très dynamique, porteur. Nous veillons à ce que Freelance.com demeure au service des personnes, car une entreprise doit être au service des humains, jamais l’inverse. Tout notre challenge réside dans le fait d’apporter les bonnes réponses », conclut-il.