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Baromètre Républik HA 3/5 : La RSE, une priorité à faire entrer dans les faits

Par Guillaume Trecan | Le | Direction ha

Ce troisième épisode des résultats du Baromètre de satisfaction de la fonction achats, conçu avec les experts achats du cabinet KPMG, révèle l’importance des attentes des DG à l’égard des Achats en ce qui concerne la RSE. Des attentes qu’il va maintenant falloir transformer en actes.

Baromètre Républik HA 3/5 : La RSE, une priorité à faire entrer dans les faits
Baromètre Républik HA 3/5 : La RSE, une priorité à faire entrer dans les faits

Entre le 15 octobre et le 10 décembre, nous avons interrogé notre communauté de professionnels des Achats afin de sonder leur perception de leur métier, sous différents angles dont la RSE. Si l’on excepte les gains sur achats, ce sujet arrive en effet pratiquement en première position des attentes des DG à l’égard des acheteurs et managers achats, si l’on en croit l’échantillon de 318 d’entre eux qui a répondu à notre questionnaire.

Le fait est que la RSE s’est imposée dans la feuille de route des directions achats, avec une forte impulsion top down. Les professionnels des achats sont 58 % à le citer parmi les principaux KPI suivis par leur DG, presque au même niveau que les indicateurs de suivi des risques et de la compliance (59 %). « C’est en effet une priorité. Mais à quel moment, les entreprises la transforment-elles en action concrète ? », interroge Tristan Berthod. « Tout le monde est d’accord pour dire que le sujet RSE est prioritaire. Beaucoup en parlent, certains l’inscrivent également dans leur feuille de route, mais ceux qui y allouent un budget pour le mettre en œuvre sont beaucoup moins nombreux », estime le directeur Opérations & Performance Strategy chez KPMG, partenaire de ce Baromètre.

Quels KPI intéressent votre direction générale ?

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Sur quels axes de performance avez-vous une action décisive ?

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Les décideurs achats interrogés sont tout de même 61,5 % à citer la RSE parmi les axes de performance sur lesquels ils estiment avoir une action décisive, à part égale avec les risques. Cela fait de la RSE le deuxième axe de performance sur lequel ils se sentent décisifs, juste derrière la performance financière qui occupe évidemment une écrasante première place avec 89 % des suffrages.

Pourtant, interrogés sur l’existence d’injonctions contradictoires entre les différentes missions qui leur sont confiés, c’est bien entre la RSE et les Savings qu’existe le hiatus le plus fort. Près de la moitié d’entre eux (49 %) dénoncent ainsi des injonctions contradictoires entre ces deux impératifs.

Faites-vous l’objet d’injonctions contradictoires ?

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Pourtant la RSE entre bien dans les faits en ce qui concerne la sélection des fournisseurs, même si pour l’instant ce changement demeure timide, voire symbolique. La proportion de directeurs achats ayant mis en place des critères de sélection basés sur la RSE dans leurs appels d’offres atteint 82 % dans l’industrie et 78 % du côté des entreprises du secteur tertiaire. Mais le poids de ces critères est inférieur à 10 % pour 39,5 % du panel. Ces critères ne dépassent pas 5 % pour 14 % de notre échantillon panel et sont compris entre 5 % et 10 % pour 25,5 %. « La population est en quelque sorte coupez en deux, entre ceux qui mettent en place des critères pour répondre aux exigences internes - donc à moins de 10 % - et les autres », en déduit Tristan Berthod.

Avez-vous mis en place des critères de sélection des fournisseurs basés sur la RSE ?

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Quel poids représentent ses critères ?

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Cette fois ce sont les directions achats du secteur tertiaire qui ont une légère avance, avec 62 % de réponses faisant état de critères supérieurs à 10 % dans les appels d’offres contre 58,4 % dans les entreprises industrielles. Une avance toute relative, dans les services 21,5 % du panel donnent un poids de 10 % à 15 % aux critères RSE et 16,5 % une importance comprise entre 15 % et 20 %. Dans l’industrie, 23 % du panel font état de critères RSE comptant pour 10 % à 15 % du choix final et 11,5 % un poids compris entre 15 % et 20 %.

« A partir de 15 % à 20 %, c’est un critère qui devient discriminant. Ce qui veut dire qu’il y a une orientation claire sur la direction que veut prendre l’entreprise. Celles que l’on retrouve dans cette partie du panel prennent réellement le virage de la RSE », juge Tristan Berthod. L’évolution de cet indicateur dans les éditions suivantes pourrait bien être le signe d’un changement profond de positionnement de la performance achats.