Stratégie ha

Baromètre Républik HA 4/5 : L’innovation, un sujet sous-investi par les Achats

Par Guillaume Trecan | Le | Direction ha

L’apport des acheteurs à l’innovation est au cœur du quatrième épisode de la restitution du Baromètre de satisfaction de la fonction achats, conçu avec les experts achats du cabinet KPMG. Un constat décevant qui révèle que la moitié des acheteurs seulement estiment avoir un rôle important à jouer en la matière.

  - © Républik
- © Républik

Le meilleur argument pour convaincre quelqu’un que les acheteurs ne sont pas seulement focalisés sur les réductions de coûts, consiste bien sûr à citer leur rôle dans l’apport d’innovation. Malheureusement leur implication n’est pas toujours au niveau espérer. Ainsi, dans le Baromètre de satisfaction des acheteurs que nous avons conçu en partenariat avec KPMG et qui a recueilli 318 réponses d’acheteurs, responsables et directeurs achats, entre le 15 octobre et le 10 décembre, seulement la moitié des acheteurs estiment être des acteurs importants de l’innovation pour leur entreprise.

Vous considérez-vous un acteur important pour l’innovation dans votre entreprise ?

Panel intégral 318 répondants. - © D.R.
Panel intégral 318 répondants. - © D.R.

Dans le détail, il n’est pas interdit de nuancer ce constat. Les directeurs achats sont 60 % à se considérer comme des acteurs importants de l’innovation. Dans les entreprises industrielles 58 % de la population totale s’estiment dans ce cas contre seulement 48 % dans les entreprises de services. « Les marges étant souvent plus réduites dans l’industrie, les acheteurs sont très certainement plus poussés à rechercher des leviers d’innovation que dans les entreprises de service. Plus généralement, il peut sembler surprenant que l’acheteur ne se considère pas plus comme acteur de l’innovation alors qu’il est censé jouer le rôle de courroie de transmission entre les différentes parties prenantes en interne mais aussi avec les partenaires et fournisseurs extérieurs », avance Tristan Berthod, directeur Opérations & Performance Strategy chez KPMG, partenaire de ce Baromètre.

En toute logique, les professionnels des achats qui pensent avoir une action décisive en matière d’innovation sont encore plus rares. Dans l’industrie, cet état d’esprit concerne près d’un tiers des acheteurs et responsables achats, dans les entreprises tertiaires, seulement 27,5 % et si l’on isole l’échantillon des acheteurs seuls 26 % souscrivent à ce point de vue.

Sur quels axes de performance avez-vous une action décisive ?

Panel intégral 318 répondants. - © D.R.
Panel intégral 318 répondants. - © D.R.

Quant aux leviers d’action des Achats sur l’innovation, le premier consiste à sourcer des fournisseurs innovants (71 %) ; motiver les fournisseurs pour qu’ils vous apportent des innovations (54 %) ; cadrer les relations avec les partenaires (50 %) et fréquenter des écosystèmes d’innovation (41 %). Le trio économies, maîtrise des risques et RSE reste loin devant. « Le trio économies, maîtrise des risques et RSE reste loin devant. On peut tout de même imaginer que l’innovation peut jouer un rôle sur ces trois axes de performance notamment en matière de RSE, économie circulaire ou sourcing de matières premières premières alternatives par exemple », commente Tristan Berthod.

Comment pouvez-vous agir pour renforcer le potentiel d’innovation de votre entreprise ?

Panel intégral 318 réponses. - © D.R.
Panel intégral 318 réponses. - © D.R.

Voilà pour le constat : encore une fois la population achats est à peu près coupée en deux, entre ceux qui accordent de l’importance au sujet et les autres. Et le plus frappant dans ce sondage tient au fait que, pour près des deux-tiers de notre panel, cette situation semble acceptée. En effet, lorsqu’on leur demande si les missions qu’on leur confie aux Achats sont conformes à leurs attentes en matière d’innovation ils sont 63 % à répondre positivement. Un constat partagé à parts égales dans l’industrie et les services. La fracture sur ce point se situe plutôt en termes de hiérarchie : si le degré de satisfaction des directeurs achats s’élève à 69 %, celui des acheteurs n’est que de 57 %. « Le constat évoqué est potentiellement impactant à moyen, long terme. On peut imaginer que les acheteurs sont souvent concentrés sur leurs activités quotidiennes, sans pouvoir prendre du recul. Ceci laisse peu de place pour imaginer les cas d’usage autour de l’IA par exemple, qui justement leur permettront demain de gagner du temps à réallouer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée », prévient Tristan Berthod..

Les missions que l’on vous confie sont-elles conformes à vos aspirations en matière de…

Panel intégral, 318 réponses. - © D.R.
Panel intégral, 318 réponses. - © D.R.

Le fait est que plus de la moitié des acheteurs (53 %) déclarent n’avoir avec la direction de l’innovation que de rares collaborations, alors que ces collaborations sont fréquentes pour 29 % des directeurs achats et occasionnelles pour 36 %. Les directeurs achats d’entreprises industrielles collaborent sont jusqu’à 40 % à revendiquer des collaborations fréquentes avec la direction de l’innovation.

Quel est votre degré de collaboration avec…

Panel intégral 318 réponses. - © D.R.
Panel intégral 318 réponses. - © D.R.

Le constat le plus cruel concerne la place de l’innovation dans les compétences mobilisées au quotidien par les acheteurs. L’innovation n’est citée qu’en avant-dernière position, par 20 % du panel seulement, dans une liste de 13 domaines de compétences que nous leur avons proposée.

Quelles sont les compétences principales que vous utilisez au quotidien ?

Panel intégral 318 réponses. - © D.R.
Panel intégral 318 réponses. - © D.R.