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Nexans : moins de clients et de fournisseurs, plus de partenaires et de valeur


Réunis lors de ses 5es Suppliers Days au Parc des Princes, à Paris, 200 partenaires préférentiels de Nexans ont été invités par le CEO du groupe, Christopher Guérin et le directeur achats, Jérôme Chiquet, à suivre la stratégie « Simplify to amplify », en faisant du groupe son client préférentiel.

Plus de 200 fournisseurs ont répondu à l’appel des Nexans Suppliers Day 2025. - © D.R.
Plus de 200 fournisseurs ont répondu à l’appel des Nexans Suppliers Day 2025. - © D.R.

Le groupe Nexans a fait de ses Suppliers Days, inaugurés en juin 2021, un outil indispensable de management de ses fournisseurs. Année après année, cet événement qui réunit le comité exécutif du groupe, a ponctué chaque étape du déroulement d’une stratégie de consolidation des relations du spécialiste des câbles sur des partenaires alignés sur sa stratégie E3  : Economie, Environnement et Engagement . « Nous continuons à consolider nos volumes d’achats sur ces 300 fournisseurs préférentiels : 72 % l’an dernier et près de 80 % aujourd’hui », éclaire le directeur achats groupe, Jérôme Chiquet.

Lors de la cinquième édition des Suppliers Days, qui s’est tenue dans un Parc des Princes nimbé du triomphe du PSG en Ligue des Champions, le mercredi 25 juin, le PDG du groupe, Christopher Guérin, n’a pas caché sa satisfaction face à la réussite du redressement de Nexans enclenchée lors de son arrivée en 2018

Nexans plus rentable et prêt à investir

Son pari de miser sur la concentration de Nexans sur l’électrification pour prendre la voie d’une croissance rentable donne aujourd’hui les résultats escomptés, au point que Christopher Guérin invite désormais ses fournisseurs à reproduire sa méthode… en faisant de Nexans un client préférentiel.

Face à près de 200 partenaires venus de 25 pays, il a rappelé le chemin parcouru depuis 2018, lorsque Nexans n’était valorisée que 800 millions d’euros . Sous le mot d’ordre « Simplify to Amplify », la direction générale a concentré son énergie en renonçant à ses activités dans l’automobile ou encore dans les télécoms, quitte à couper drastiquement dans sa base clients et dans son portefeuille de produits.

Christopher Guérin. - © D.R.
Christopher Guérin. - © D.R.

Nous avons supprimé 20 % de nos revenus et nous les avons réaffectés sur nos meilleurs clients, sur nos partenaires

« Nous sommes passés de 7 000 à 4 000 clients. Nous avons supprimé 20 % de nos revenus et nous les avons réaffectés sur nos meilleurs clients, sur nos partenaires », a lancé Christopher Guérin à son auditoire, avant de dévoiler les résultats sans appel de cette stratégie : « Nous sommes passés de 300 millions d’euros d’Ebitda à 800 millions d’euros d’Ebitda et nous visons 1,1 milliard d’euros dans un an. »

1,2 milliard d’euros d’investissement dans les capex

Le groupe se trouve ainsi armé pour aborder sereinement une période pleine de promesses. Nexans affiche ainsi sa volonté d’investir en croissance externe pour continuer à s’étendre en Amérique du Nord et en Chine, mais aussi se positionner en apporteur de solutions globales grâce à de nouvelles capacités de services dans le packaging, ou encore la logistique. Pour les fournisseurs il y aura également des marchés à saisir dans le sillage du 1,2 milliard d’euros investis dans les capex et plus de 100 millions d’euros dans des capacités de recyclage. Nexans promet également d’accroître la part de ses achats couverts par des accords de long terme et la durée de ces accords de long terme.

Les carnets de commandes cumulés de Nexans, Prysmian et NKT en 2019, représentaient environ 5 milliards d’euros, aujourd’hui, nous sommes proches de 40 milliards d’euros

Christopher Guérin l’assure, l’industrie du câble s’apprête à connaitre un âge d’or avec la conjonction de l’émergence des énergies renouvelables et de la nécessité de moderniser un réseau qui, très souvent, n’a pas connu d’investissement massif depuis les années 1950 et 1970. « Les carnets de commandes cumulés de Nexans, Prysmian et NKT en 2019, représentaient environ 5 milliards d’euros, aujourd’hui, nous sommes proches de 40 milliards d’euros », martèle celui qui est aussi président d’Europacable.

Une quête commune de performance

« Nous nous retrouvons dans un contexte totalement nouveau. Non seulement nous investissons lourdement dans notre croissance organique et externe, mais nous avons aussi simplifié l’entreprise. Tout est en place aujourd’hui pour nous permettre de consolider, de rationnaliser, de standardiser et d’être beaucoup plus sélectifs », se réjouit Jérôme Chiquet. Les fournisseurs ne s’y trompent pas d’ailleurs, puisque 70 % d’entre eux ambitionnent une croissance de 20 % ou plus de leur activité avec Nexans.

Jérôme Chiquet. - © D.R.
Jérôme Chiquet. - © D.R.

Pour prendre des positions, nous investissons pour être le fournisseur préférentiel de nos clients

Le déploiement de la stratégie E3 de Nexans s’est accompagné d’une montée en gamme des fournisseurs préférentiels. Notés E2 et E3, les meilleurs concentrent déjà 55 % des dépenses du groupe, tandis que ceux qui sont le moins en accord avec les attentes de la direction achats, les fournisseurs E0 représentent à l’heure actuelle moins de 5 %. La direction achats attend donc que ses partenaires poursuivent cette recherche de nouveaux leviers de performance. « Pour prendre des positions, nous investissons pour être le fournisseur préférentiel de nos clients. Nous devons faire des efforts particuliers. Nous en attendons autant de vous en termes de conditions préférentielles, d’amélioration du TCO, de différenciation », a rappelé Jérôme Chiquet à ses invités.

Tout l’intérêt de la stratégie de montée en gamme tient à son équilibre entre performance financière et RSE, notamment. Ainsi, parmi les attentes majeures de Jérôme Chiquet vis-à-vis de son panel, figure l’incorporation de matériaux recyclés. La part du recyclé dans ses achats triplera d’ici 2028.

Le recyclage pour contrer les pénuries de matières premières

Le groupe anticipe en effet de très fortes contraintes sur les approvisionnements de cuivre et d’aluminium qui pourraient constituer un frein à la croissance de son secteur. « Les sources primaires ne suffiront pas à couvrir la demande mondiale. A eux seuls, les besoins de la Chine et de l’Amérique du Nord aspirent 70 % de la production mondiale de cuivre. Nous avons donc besoin de solutions de recyclage », insiste Christopher Guérin.

La direction des achats met également beaucoup d’énergie sur le déploiement de sa politique achats responsables et attend de ses fournisseurs une plus grande qualité de data en la matière, notamment des EPD (Environmental Product Declaration), ou encore des CSR scorecards liées aux plans de due diligence. Depuis cette année, le groupe publie un Suppliers Portfolio CSR net risk, qui permet à ses partenaires de cibler leurs sujets à améliorer.