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Umiami structure ses achats et sa supply chain autour de Laurent Weinberg, son nouveau COO

Par Mehdi Arhab | Le | Direction ha

Laurent Weinberg a été nommé directeur des opérations de la jeune pousse français de l’industrie agroalimentaire, Umiami. Son périmètre d’intervention couvre évidemment les Achats et la Supply Chain, qu’il s’applique à ordonner et structurer.

Umiami structure ses achats et sa supply chain autour de Laurent Weinberg, son nouveau COO
Umiami structure ses achats et sa supply chain autour de Laurent Weinberg, son nouveau COO

La startup Umiami, producteur de filets végétaux, a nommé en octobre dernier Laurent Weinberg au poste de directeur des opérations. Une arrivée qui en dit beaucoup sur l’importance de la supply chain et des achats pour la jeune pousse. Cette jeune pousse, fondée en 2022, est née de la conviction que les modes d’alimentation actuels sont beaucoup trop dommageables pour l’environnement. Son objectif n’est pas d’empêcher tout un chacun à de manger de la viande, mais bien d’offrir une alternative à la viande fiable, adaptée, protéinée, sans additif et, surtout, respectueuse de l’environnement. Umiami connaît aujourd’hui une forte croissance et une montée en cadence importante, après avoir commencé à mettre ses produits sur le marché il y a quelques mois seulement. Et avec l’arrivée de Laurent Weinberg, fin spécialiste de l’industrie agroalimentaire passé par Mars, Nestlé, Savencia et Agrial, Umiami se renforce considérablement et peut rêver plus grand.

Laurent Weinberg - © D.R.
Laurent Weinberg - © D.R.

L’entreprise caresse l’espoir de devenir un terme un leader de l’agroalimentaire avec ses filets végétaux, qui imitent le goût et la texture du poulet. L’entreprise s’appuie pour cela sur des innovations fortes et constantes, ainsi qu’un outil de production de choix. Le groupe, qui a levé près de 27 millions d’euros en avril 2022 puis 32,5 millions d’euros en octobre dernier, s’est en effet doté d’une usine. Ses alternatives à la viande sont conçues en France, à Duppigheim (Bas-Rhin, Alsace) plus exactement, avec des produits fabriqués en France également, sur son site totalement rafraîchi qui s’étend sur pas moins de 14 000 m2. L’internalisation de la conception des produits est un choix fort qui permet à Umiami de répondre à l’ensemble des attentes du consommateur final, tant au niveau qualitatif que quantitatif. La startup a d’ailleurs imaginé un procédé unique et vertueux qui permet de recréer les fibres longues de la viande et, ainsi, reproduire l’aspect d’un filet de poulet et le plaisir gustatif qui va avec. « Nos équipes œuvrent quotidiennement pour mettre au point nos produits actuels, leurs futures déclinaisons et établir de nouvelles recettes. Le groupe travaille sur bon nombre d’alternatives », explique Laurent Weinberg.

Des processus à structurer

L’outil de production d’Umiami, dont la capacité de production est de 7 500 tonnes et jusqu'à près de 20 000 tonnes dans les années qui viennent si une deuxième et une troisième lignes devaient être installées, prend place sur le site de l’ancienne usine Knorr d’Unilever. Le jeune groupe a d’ailleurs investi plusieurs dizaines de millions d’euros dans la modernisation de ce site, installé sur un terrain de 3,7 hectares. La production y a démarré il y a maintenant 4 mois. La nomination de Laurent Weinberg, membre du comex, intervient donc à un moment clé du développement de l’entreprise. Ce dernier, dont le périmètre de responsabilité recouvre la supply chain, les achats, la qualité et la sécurité, doit accompagner la stratégie de croissance de l’entreprise et sa montée en cadence. « L’objectif à terme est d’exploiter le plein potentiel de l’usine », fait-il savoir.

Nous sommes positionnés, comme tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire, sur un marché bataillé. Nous voulons donc atteindre un prix de revient intéressant et stable au plus vite pour l’ensemble de la gamme de produits que nous mettons sur le marché

Sur la centaine de personnes que le groupe emploie, près des 3⁄4 lui rapportent hiérarchiquement ou fonctionnellement. Ses objectifs prioritaires sont notamment centrés sur la définition et la structuration des processus et procédures opérationnelles internes en matière de supply chain, d’achats et de qualité. Les principaux postes de dépenses du groupe sont concentrés sur les matières premières et le packaging. « Certaines choses ont commencé à être structurées, d’autres sont en train de l’être. Nous voulons toucher du doigt l’excellence opérationnelle. Nous sommes positionnés, comme tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire, sur un marché bataillé. Nous voulons donc atteindre un prix de revient intéressant et stable au plus vite pour l’ensemble de la gamme de produits que nous mettons sur le marché », indique le directeur des opérations. « En termes de supply chain, nous faisons face, comme toute l’entreprise, à une croissance importante et des exigences de plus en plus marquées. Plus nous nous structurerons, plus nous pourrons nous appuyer sur des prévisions fiables et fines qui nous permettront derrière d’ajuster nos productions, nos stocks. », poursuit-il.

Un challenge de tous les instants

Les Opérations doivent être un pilier de notre futur. Il est important que nous démontrons à nos investisseurs et clients que nous sommes, d’une part, en mesure de produire de façon régulière et qualitative, au coût visé

Pour aider son entreprise à toucher du doigt ses rêves de grandeur, Laurent Weinberg est persuadé que la stratégie de la supply chain, au sens large, doit reposer sur un duo service et coût. Et le niveau d’exigence doit être très haut sur chacun des deux angles cités. « Les Opérations doivent être un pilier de notre futur. Il est important que nous démontrons à nos investisseurs et clients que nous sommes, d’une part, en mesure de produire de façon régulière et qualitative, au coût visé », explique-t-il notamment. Et pour cause, chaque acteur de la chaîne, dont Umiami, doit animer très finement son réseau de transporteurs et s’appuyer sur des KPI solides pour garantir une haute performance afin de ne pas tendre la relation avec ses clients distributeurs.

Pas une mince affaire pour une entreprise qui a encore tout à prouver à son petit monde, et dont les produits ont déboulé dans plusieurs centaines de points de vente ces derniers mois. Mais le challenge vaut le coup d’être relevé assure Laurent Weinberg. « C’est une chose très agréable à vivre. Travailler avec une équipe plus resserrée, plus homogène, raffermit les liens et permet d’échanger plus fréquemment. Nous sommes unis, réellement, dans cette aventure. Chaque entreprise en propose une, mais une startup en offre une tellement particulière, car elle est dans une phase de son existence différente, bien à elle. Nous sommes tous alignés sur un objectif : faire émerger cette entreprise et en prendre soin », conclut-il.