Le voyage d’affaires, l’affaire de quelques-uns seulement ?
Par Mehdi Arhab | Le | Mobilités
Dans sa cinquième enquête annuelle sur les voyages d’affaires dévoilée il y a peu, SAP Concur, référence en matière de solutions intégrées de gestion des frais et des déplacements professionnels, pointe du doigt les défis liés à l’inclusion de certains profils de voyageurs. L'étude révèle également que les entreprises, inflation oblige, pourraient bien réviser leur politique en matière de voyage d’affaires.
La période Covid semble bien loin et les collaborateurs sont désormais tout à fait disposés à reprendre leurs bonnes vieilles habitudes d’avant pandémie, ou presque, notamment en matière de déplacement professionnel. Comme le révèle SAP Concur dans une récente étude, près de la moitié (49 %) des employés affirme qu’ils sont favorables au fait de voyager pour affaires au cours des douze prochains mois. Une augmentation de quatre points par rapport aux résultats de l’année dernière. Pour cette enquête, Wakefield Research a interrogé, pour le compte de SAP Concur, 3 850 voyageurs d’affaires et 700 gestionnaires de voyages sur 25 marchés différents, en Europe, en Asie et en Amérique. Autres enseignements : 40 % des interrogés ont indiqué que les voyages d’affaires sont importants pour maintenir des relations solides avec les clients de l’entreprise, 38 % assurent qu’ils sont nécessaires pour établir des relations avec de nouveaux clients.
Toutefois, la période inflationniste pourrait contrarier ces besoins commerciaux. En effet, pour près d’un tiers des répondants (34 %), la conjoncture a conduit leur organisation à exiger que les voyageurs séjournent dans des hébergements de moins bonne qualité et/ou dans des zones moins sûres. Pour 4 gestionnaires de voyages sur 10, la tendance haussière a entraîné des coûts bien plus importants pour des mêmes voyages effectués par le passé. Ils sont d’ailleurs plus de 90 % à penser que les politiques de voyage de leur entreprise seront modifiées au cours de l’année. Ils sont aussi quelques-uns à dire qu’il sera difficile de conjuguer flexibilité pour les voyageurs d’affaires, maîtrise des coûts et sécurité du déplacement ; 22 % d’entre eux indiquent même que la réservation directe par les voyageurs d’affaires constitue une des plus « grandes menaces » pour leur entreprise en matière de déplacement professionnel.
Des problèmes d’inclusion criants
À tout cela s’ajoute le fait que 6 voyageurs d’affaires sur dix estiment qu’ils n’ont pas toujours eu les mêmes chances de faire des voyages d’affaires que leurs collègues, en raison de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leur apparence physique ou de leurs conditions de santé. Un peu plus d’un cinquième des jeunes assurent également ne pas avoir eu les mêmes opportunités de déplacements professionnels que leurs aînés, tandis que la même proportion de femmes estime avoir moins d’opportunités de voyages d’affaires en raison de leur genre.