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La startup Hudi s’outille pour calculer l’empreinte carbone de son scope 3

Par Mehdi Arhab | Le | Environnement

Roméo Verdier, l’un des deux fondateurs de Hudi et Stéphane Guis, responsable impact positif de l’entreprise, expliquent en quoi la solution SaaS Sami a aidé leur structure dans l’atteinte de leur programme en matière d’amélioration du bilan carbone.

Stéphane Guis, Responsable impact positif pour Hudi - © D.R.
Stéphane Guis, Responsable impact positif pour Hudi - © D.R.

Alors que les achats de produits représentent une part non négligeable du bilan carbone d’une entreprise, de nombreuses structures souhaitent se munir d’outils pour calculer l’intégralité de leur empreinte sur l’environnement. Pour répondre à cette volonté, la start-up française Sami a développé une solution, permettant d’inclure dans la démarche l’ensemble des fournisseurs et prestataires. Hudi, certifié B Corp et dont l’activité consiste à proposer des services hôteliers aux entreprises, en fait désormais l’usage. Cette société en pleine croissance s’appuie sur 70 collaborateurs et s’inscrit dans une démarche responsable. « La partie alimentaire représente 98 % de ce que nous achetons. Nous travaillons uniquement des produits bruts de saison : des fruits, des légumes, de la viande et du poisson. Dans notre façon d’opérer, nous nous appuyons sur plusieurs prismes de fonctionnement et le carbone en est un », développe Roméo Verdier, qui a co-fondé la société en 2017. Aux yeux des décideurs de Hudi, la dimension environnementale constitue donc un des enjeux principaux dans la RSE du groupe.

 

Un guide qui accompagne des entreprises engagées

Dépourvu d’outil à l’origine, Hudi a rapidement éprouvé le besoin de s’appareiller de façon conforme pour évaluer son bilan carbone. La start-up française a dans un premier temps sondé le marché, sans pour autant trouver son bonheur. « Nous étions déçus par ce qui nous était proposé. L’analyse se limitait à la simple analyse du fichier comptable, le plus souvent », déclare Stéphane Guis, responsable impact positif, qui œuvre à structurer les achats du groupe.

Poursuivant ses recherches, Hudi, qui voulait absolument entreprendre le calcul de son impact sur l’environnement, a fini par saisir l’opportunité Sami. « Nous voulions travailler avec une solution dans laquelle nous pouvions reporter toutes nos spécificités. Notre modèle veut par exemple que tous nos fournisseurs reprennent leur contenant et il fallait prendre cela en considération. Nous sommes un acteur avec un produit qui se veut différenciant. En utilisant Sami, nous pouvions compléter l’analyse de notre fichier avec davantage de Datas », expose Stéphane Guis.

Le but n’est pas forcément d’avoir la plus petite empreinte, le plus petit impact, mais plutôt de pouvoir les mesurer de la façon la plus précise qui soit.

Pour ce faire, Hudi a partagé l’intégralité de ses données de l’année 2020 en matière d’achats, nourriture et autres, à Sami. Des axes de progression se sont alors manifestés. « Le jetable est un sujet qui est revenu en force, en raison des contraintes sanitaires en cours. Cela a un vrai impact et nous mettons en œuvre de nouvelles pratiques pour nous limiter sur cet aspect », avoue Stéphane Guis à titre d’illustration. Cet outil collecteur a ainsi permis à la structure de piloter ses ambitions en matière de décarbonation de manière claire. Même si son Scope 3 n’est pas des plus simples à mesurer, compte tenu de la taille et des petits moyens de certains de ses fournisseurs. « Le but n’est pas forcément d’avoir la plus petite empreinte, le plus petit impact, mais plutôt de pouvoir les mesurer de la façon la plus précise qui soit. Pour les Datas vides, nous avons des moyennes secteurs et des référentiels. L’idée, ensuite, est de se donner des objectifs pour les réduire de façon réelle et pragmatique, en identifiant aussi ce sur quoi nous n’avons aucune incidence, » note le responsable impact positif.

 

Un suivi personnalisé sous forme de coaching

En plus de voir toutes ses spécificités enregistrées - l’usage de produits informatiques de seconde main et l’impossibilité de peser sur la consommation d’énergie des bâtiments dans lequel ses équipes opèrent notamment -, Hudi profite d’un accompagnement sur mesure. « Nous avions des points réguliers avant la collecte des Datas. Ensuite, lorsque nous avions besoin d’une personne de Sami, il était possible de l’appeler afin d’échanger, de commenter les Datas. Le suivi est extrêmement personnalisé », se réjouit Stéphane Guis. 

Cela a conforté notre politique de départ, qui consiste à acheter des produits locaux, avec un savoir-faire artisanal

De son côté, Roméo Verdier avoue apprécier la netteté du bilan carbone in fine, lequel permet d’établir un périmètre intelligible. « Les données ressemblent à quelque chose et sont tangibles. Nous pouvons travailler dessus et en sortir des choses concrètes, tout en les plaçant devant un niveau de fréquentation de nos services. Ce ne sont pas des moyennes généralistes qui ne veulent pas dire grand-chose. Nous gagnons en précision », confie-t-il. Désormais, Hudi n’a qu’une seule intention : continuer sur cette voie. « Cela a conforté nos choix et notre politique de départ, qui consiste à acheter des produits locaux, avec un savoir-faire artisanal », annonce Stéphane Guis.