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Défaillances d’entreprises : un été sous tension malgré quelques éclaircies

  • Mehdi Arhab
  • Le
  • Éthique et conformité

Selon Altares, 14 371 procédures collectives ont été ouvertes au 3ᵉ trimestre 2025 (+5,2 % sur un an). Le mois de septembre, particulièrement lourd, ramène les niveaux à ceux de 2009, année de forte récession économique. Les TPE restent les premières victimes, mais les grands groupes, historiquement prémunis, commencent eux aussi à.

Défaillances d’entreprises : un été sous tension malgré quelques éclaircies
Défaillances d’entreprises : un été sous tension malgré quelques éclaircies

Aucune place à ne serait-ce qu’un léger. D’après la dernière étude Altares, les défaillances d’entreprises atteignent un niveau inédit pour une période estivale. Avec près de 14 400 procédures ouvertes, dont 6 800 rien qu’en septembre, la rentrée 2025 s’inscrit sous le signe d’une tension économique persistante. « L’économie française est plongée dans un épais brouillard », constate Thierry Millon, directeur des études Altares. Depuis janvier, plus de 50 700 entreprises ont fait défaut, franchissant la barre des 68 000 sur douze mois glissants.

Les TPE et PME en première ligne

Les microentreprises de moins de trois salariés concentrent toujours les trois quarts des défaillances (10 500, +6 %). Les TPE de 3 à 5 salariés parviennent à stabiliser leur situation (- 3 %), mais les structures légèrement plus grandes - entre 6 et 19 salariés - voient leurs difficultés s’aggraver (+9 % à +13 %).

Même les entreprises plus solides souffrent : 46 structures de plus de 100 salariés ont été placées en procédure, menaçant 10 000 emplois à elles seules. Au total, 52 000 postes sont aujourd’hui fragilisés, un volume proche du record de 2024. Un signal toutefois encourageant : la part des redressements judiciaires et sauvegardes progresse (plus de 30 % des procédures). Ces mécanismes offrent un sursis de quelques semaines à certaines entreprises et permettent, parfois, d’éviter la liquidation pure et simple.

Les secteurs en crise : industrie, services et agriculture

Alors que la construction (3 505 défaillances, +2 %) et le commerce de détail montrent des signes de résilience, l’industrie manufacturière dérape lourdement (+17 %). Les activités de maintenance (+19 %), la métallurgie-mécanique (+54 %) et l’imprimerie (+45 %) illustrent une fragilité structurelle.Les services aux entreprises affichent également une hausse inquiétante (+9 %), tirée dans le mauvais sens par le nettoyage (+35 %) et la sécurité (+20 %). Le secteur agricole, enfin, enregistre une dégradation brutale (+27 %), notamment dans l’élevage (+42 %).

Certaines activités résistent les travaux publics ( - 7 %) limitent la casse. De même, le secteur de l’information et de la communication enregistre une amélioration ( - 4 %), tout comme plusieurs branches du commerce alimentaire.