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Compliance et RSE, vecteurs de performance par excellence pour les entreprises

Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité

À l’occasion de la septième matinale sur la Compliance et la RSE organisée le jeudi 22 juin par Altares Dun & Bradstreet, le groupe Eiffage a expliqué de quelle manière une démarche RSE structurée permet d’obtenir des résultats probants et de la performance globale.

Compliance et RSE, vecteurs de performance par excellence pour les entreprises
Compliance et RSE, vecteurs de performance par excellence pour les entreprises

Que ce soit dans le domaine environnemental ou dans celui de l’éthique des affaires, l’environnement règlement français, européen et international a fleuri de manière pour le moins spectaculaire ces dix dernières années. Et les cinq prochaines devraient réserver un nouveau surplus de réglementations aux donneurs d’ordre. Rien d’étonnant compte tenu des enjeux environnementaux et en matière de droits humains. D’ailleurs, face à la multiplication des risques liés aux tiers, la quasi-totalité des organisations professionnelles s’organisent de façon à contrôler davantage leur environnement et leur écosystème. Les relations fournisseurs sont dès lors imprégnées par le poids de la réglementation nouvelle. En effet, les risques liés à la supply chain n’ont, depuis trois ans désormais, jamais été aussi importants. Pour les grands groupes, l’industrialisation du contrôle de la conformité réglementaire des fournisseurs - due diligence selon le terme consacré - est une nécessité absolue.

L’un de nos enjeux, comme pour beaucoup de grands groupes, est de répondre à la réglementation et de s’y conformer, notamment en matière d’écologie, sociale et d’achats responsables

À ces différents corpus législatifs et ce socle règlementaire s’ajoutent la RSE, à laquelle les entreprises s’auto-soumettent. Une contribution qui prend la forme d’un engagement et qui n’est en rien la résultante d’un choix extérieur. Et intégrer la RSE à son processus de conformité permet bien des choses, en premier lieu de réduire ses risques liés aux tiers, fournisseurs notamment. Les opportunités peuvent être nombreuses, comme en a témoigné Béatrice Chevalier, responsable compliance au sein du groupe Eiffage, dont le chiffre d’affaires s’élève à quelque 20 milliards d’euros et qui emploie près de 77 000 personnes. « L’un de nos enjeux, comme pour beaucoup de grands groupes, est de répondre à la réglementation et de s’y conformer, notamment en matière d’écologie, sociale et d’achats responsables », a-t-elle d’abord rappelé. 

Un travail transversal

La RSE ne touche pas qu’un seul département dans l’entreprise. Beaucoup y travaillent, car cela touche tous les secteurs de l’entreprise

Depuis quelques années désormais, le groupe Eiffage a travaillé à l’identification de ses risques RSE, avec la construction en 2019 d’une cartographie des risques complète. Cette cartographie a été bâtie par la direction de la conformité du groupe, mais également la direction du développement durable, la direction du risque et … les Achats bien-sûr, jamais très loin quand il s’agit d’évoquer la gestion du risque et la RSE. Preuve sans doute que la Compliance et la RSE s’opèrent dans la conduite des opérations. « La RSE ne touche pas qu’un seul département dans l’entreprise. Beaucoup y travaillent, car cela touche tous les secteurs de l’entreprise », commente Béatrice Chevalier. À cette cartographie des risques, Eiffage en a imaginé une deuxième en matière de devoir de vigilance, avec l’intégration des risques climatiques. « Au regard des principaux risques que nous avons identifiés, nous mettons en place des plans d’action et des mesures de mitigation », décrit Béatrice Chevalier. 

Des risques grandement atténués

Continuant son exposé sur les bonnes pratiques du groupe, cette dernière est ensuite revenue sur les obligations auxquelles sont soumis les tiers fournisseurs du groupe. La politique d’achats (responsables) du groupe passe par une évaluation poussée et très fine des fournisseurs, avec un process d’onboarding. « Ils doivent s’engager et fournir des preuves sur un certain nombre de points. Nous leur imposons et demandons de signer une clause RSE et se conformer à notre dispositif en matière d’achats ». Un sacré travail, qui a été grandement mis en lumière en 2022, année lors de laquelle pas moins de 70 % des contrats cadres du groupe de construction ont été renouvelés, avec en leur sein, une clause RSE donc.

Ne voulant pas sommer pour le simple plaisir de le faire, Eiffage accompagne ses fournisseurs à travers un programme de sensibilisation, cela afin de ne pas les laisser sur le carreau. Un dispositif d’alerte a aussi été ouvert aux parties prenantes externes d’Eiffage, afin de remonter divers incidents. Un moyen pour Eiffage de renforcer son devoir de vigilance, « sur la partie des libertés et droits fondamentaux, environnement et sécurité ». Le groupe publie régulièrement des indicateurs en la matière, dont certains sont d’ailleurs certifiés par un organisme indépendant. Grâce à toutes ces petites briques, Eiffage peut se targuer de réaliser des constructions éco-responsables. Le géant tricolore profite également, grâce à un pilotage resserré de la relation fournisseurs, de diverses innovations du marché et d’assurer ainsi sa position et sa compétitivité.