Les défaillances d’entreprises augmentent, mais moins vite que précédemment
Le groupe Altares a récemment dévoilé les chiffres des défaillances d’entreprises en France au deuxième trimestre 2025. Ils restent élevés, en témoignent les 16 586 procédures - en légère hausse sur un an (+ 1,3 %). Une dynamique qui laisse toutefois entrevoir une fin d’année plus calme et un ralentissement inespéré des défaillances.

Bonne nouvelle : au niveau des défaillances, une amélioration sensible s’est installée ces trois derniers mois : avril était sensiblement dans le rouge (+8 %), mai a neutralisé la hausse tandis que le mois de juin a confirmé le recul des défauts (-2 %). Au deuxième trimestre de l’année 2025, la France a enregistré plus de 16 000 défaillances, un niveau extrêmement élevé certes, mais en hausse de seulement 1,3 % sur un an. Dans l’absolu, la France atteint une nouvelle fois un nombre de procédures record mais reste quasi stable, loin des +23 % qu’accusait le pays il y a un an. Les PME d’au moins 100 salariés et les TPE de 6 à 19 salariés continuent en revanche de payer un lourd tribut. Le nombre d’emplois menacés recule à 65 000 à la faveur d’une meilleure résistance des PME de moins de 100 salariés. De leurs côtés, les jeunes entreprises (+8 %) comme les plus anciennes (+6 %) rencontrent davantage de difficultés que les autres. Près de 2 000 jeunes entreprises de moins de 3 ans ont défailli ce trimestre, soit 8 % de plus qu’au printemps 2024. Ces entreprises disposent pour la plupart d’une capacité financière très faible. De l’autre côté, près de 5 400 entreprises installées depuis plus de dix ans sont entrées en défaillance, un nombre en augmentation de plus de 6 %.
Si des tensions persistent, des signes de détente apparaissent. La fin d’année pourrait même se révéler plus clémente que prévue en matière de défaillances, et ce même si Altares table 68 000 défauts, soit le très haut ‘plateau’. Avec 349 jugements enregistrés, le nombre de procédures de sauvegarde est en très net recul sur le trimestre (-16,1 %).
À l’inverse, les redressements judiciaires (RJ) touchent un plus haut niveau avec 5 177 jugements prononcés, soit une augmentation de 7,5 %. Les redressements représentent désormais plus de 30 % des procédures ouvertes. Le nombre de liquidations judiciaires (LJ) se stabilise (-0,7 %) légèrement au-dessus de 11 000 jugements et concerne les deux tiers des procédures ouvertes. Pas moins de 14 300 entreprises employant jusqu’à 5 salariés ont fait défaut ce deuxième trimestre. Un nombre impressionnant, mais stable par rapport à la même période en 2024. Ces structures concentrent plus de 85 % de l’ensemble des procédures. Les entreprises de 6 à 19 salariés sont aussi à la peine : 1 773 ont défailli, soit 10 % de plus qu’un an plus tôt. Même chose pour les structures d’au moins 100 salariés, en grande délicatesse et pour qui la dégradation est plus forte encore (+29 %).
La construction dans le vert, le transport dans le rouge
Après une période de moins bien, la construction retrouve des couleurs et confirme sa bonne forme du moment. Le secteur enregistre encore de nombreuses défaillances, avec près de 4 200 ouvertures de procédures collectives (4 183) mais la trajectoire s’inverse et le secteur affiche une baisse sensible de plus de 5 %.
Point par point, le gros-œuvre (1 203 procédures) enregistre une nette baisse des défaillances (-7 %). Le second-œuvre (2 033) connaît aussi un reflux, moins prononcé toutefois (-3 %), tiré par de fortes améliorations dans la menuiserie, charpente ou couverture tandis que l’évolution est sévère en installation électrique, étanchéification ou isolation. De leurs côtés, les travaux publics (181) voient le nombre d’ouvertures chuter drastiquement (-14 %) après un premier trimestre extrêmement contrasté.
L’industrie manufacturière rencontre en revanche un peu plus de difficultés (+4 % ; 640). La fabrication de matériaux de construction, l’imprimerie ou la métallurgie et mécanique enregistrent un nombre important de procédures. Les manufacturiers du textile-habillement, de l’environnement (traitement des déchets) ou de la réparation-maintenance ont quant à eux fait avec de fortes hausses des ouvertures de procédure. Plus inquiétant, le transport ne semble pas parvenir à sortir la tête de l’eau. Le secteur accuse la dégradation la plus lourde (+13 %). Si le transport de fret (-3 %) passe au vert, les autres activités de transport (+28 %) sont affectées par la distribution de colis ou les livraisons à domicile. Les services informatiques & édition de logiciels résistent tant bien que mal (+3 % ; 389), tandis que les autres activités d’information et communication s’épuisent (+20 % ; 183).