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Le nouveau directeur des achats de Delta Dore mise sur la continuité et vise l’excellence


Vincent Battaglia a été nommé à la tête des Achats du groupe Delta Dore, groupe industriel et technologique français, pionnier du logement connecté. Au cœur de ses priorités figurent notamment le développement de l’approche collaborative avec les fournisseurs et le maintien du positionnement des Achats dès les phases de design. L’année 2025 sera par ailleurs celle de l’implémentation d’un SI achats, outil sur lequel Vincent Battaglia fonde de nombreux espoirs.

Vincent Battaglia, nouveau directeur des achats de Delta Dore - © D.R.
Vincent Battaglia, nouveau directeur des achats de Delta Dore - © D.R.

Il est le nouvel homme fort de la direction des achats de Delta Dore. Pur produit du groupe et responsable des achats directs jusqu’ici, Vincent Battaglia a été promu en janvier 2025 directeur achats du fabricant domotique français, dont le siège est basé à Bonnemain, en Ille-et-Vilaine. Delta Dore est aujourd’hui une entreprise qui compte. Groupe industriel et technologique né en 1970, emploie environ 800 personnes et compte six filiales (en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Pologne, en Italie et en Espagne) ainsi que trois usines de fabrication en propre, toutes localisées en France et en Allemagne.

L’entreprise bretonne fabrique et met sur le marché entre 4,5 et 5 millions de produits chaque année en moyenne et 22 millions de logements individuels européens sont aujourd’hui équipés de ses solutions qui viennent optimiser le confort, réaliser des économies d’énergie à la maison et faciliter les gestes du quotidien (éclairages, alarmes, volets, gestion du chauffage …). Industriels, équipementiers, constructeurs, promoteurs et autres entreprises du tertiaire recourent aussi à ses gammes. Acteur majeur dans la gestion énergétique et la protection solaire des logements, le groupe a, en octobre 2024, obtenu le label « Relations Fournisseurs et Achats Responsables » (RFAR) ; une distinction qui récompense tout son travail, ses efforts et ses bonnes pratiques. Le groupe a déployé une politique d’achats responsable robuste - avec l’intégration des critères RSE dans ses appels d’offres notamment -, s’emploie à construire des relations commerciales empreintes de qualité et de transparence, et veille à maintenir des délais de paiement convenables. Cette labellisation vient ainsi couronner une entreprise innovante et porteuse, engagée depuis plus de 50 ans dans la transition énergétique.

Vincent Battaglia, lui, entend évidemment appuyer la vision de son entreprise et s’appuyer sur l’existant. Il encadre une direction achats particulièrement mature, créée il y a plus de 25 ans et composée aujourd’hui par vingt personnes (acheteurs et approvisionneurs). Il rapporte à Yannick Schreiber, ancien patron des achats du groupe et promu - en avril dernier - au poste de directeur des opérations, membre du directoire chargé des achats, de l’IT, de la RSE et de la qualité. « Ce rattachement hiérarchique permet d’assurer une forme de continuité dans notre action », nous explique Vincent Battaglia.

Une approche structurante déjà dépliée

La feuille de route a été définie il y a un peu plus d’un an. Le tout est de la consolider afin d’aider le groupe à développer des solutions innovantes et décarbonées

Et son action, ce dernier la veut dynamique et proactive. Dans la continuité de celle de son prédécesseur et N+1, sa feuille de route s’articule autour de trois grands axes : le développement de l’approche collaborative et responsable mise en place avec les fournisseurs pour favoriser leurs propres progrès en termes d’impact carbone notamment ; l’implication des Achats en amont dès les phases de design, en mettant en avant les thématiques d’éco-conception et d’éco-design dans les produits du groupe ; et enfin, l’implémentation d’un SI Achats en 2025 ou 2026 au plus tard. « La feuille de route a été définie il y a un peu plus d’un an. Le tout est de la consolider afin d’aider le groupe à développer des solutions innovantes et décarbonées », retrace le nouveau directeur des achats de Delta Dore.

Alors que les achats directs représentent pas moins de 70 % du volume d’achats du groupe, ce dernier rappelle le rôle joué par la fonction au sein du groupe. « Nous sommes impliqués très en amont de chacun des projets et nous participons, dès le départ, à l’émergence des idées et la définition des besoins. L’acheteur ne joue pas un simple rôle de négociateur ; il est prépondérant dans l’organisation et toute la chaîne de valeur, car il se positionne dans chaque étape du développement et apporte un certain nombre de solution à travers les partenariats établis ou des benchmarks concernant la maîtrise de la conception, la mise en place de process spécifiques, l’intégration de matériaux recyclés, biosourcés et certaines préconisations techniques … »

La pandémie de Covid et la succession de crises auxquelles nous avons fait face ces dernières années nous ont obligés à relever notre degré d’attention sur le sujet de la maîtrise des risques fournisseurs

L’importance des Achats s’est particulièrement ressentie entre 2020 et 2023 chez Delta Dore, lorsque la pandémie de Covid avait entraîné avec elle une pénurie de composants électroniques sans précédent - la demande de circuits intégrés étant alors bien supérieure à l’offre. Une crise industrielle d’une ampleur rare que l’entreprise a traversée sans rompre, et ce malgré les secousses, grâce à sa direction des achats. Cette dernière s’est dépensée sans compter pour faire en sorte que son entreprise soit servie en premier et demeure l’un des clients préférentiels, si ce n’est le client préférentiel, des fournisseurs du marché. « La pandémie de Covid et la succession de crises auxquelles nous avons fait face ces dernières années nous ont obligés à relever notre degré d’attention sur le sujet de la maîtrise des risques fournisseurs. Le contexte mondial reste encore très instable et les acheteurs continuent d’être en première ligne. Leur relationnel avec nos partenaires, fruit d’un travail de longue haleine qui nécessite de la communication, d’expliquer nos contraintes marché et demande d’offrir de la visibilité sur nos forecast, a constitué et constitue encore un atout précieux pour éviter les chocs et assurer la continuité de nos approvisionnements. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de garder la tête hors de l’eau dans les moments les plus critiques de la crise des composants électroniques notamment », avance le patron des achats.

Une fonction qui incarne la vision de l’entreprise

La fonction achats est l’un des porte-drapeaux de la stratégie du groupe. Elle la met en avant et l’accompagne

L’implication de la direction des achats dans les phases de design et sa bonne gestion de crises ont ainsi contribué à étendre son influence en interne. Elle est même aujourd’hui l’un des principaux visages de l’entreprise. « La fonction achats est l’un des porte-drapeaux de la stratégie du groupe. Elle la met en avant et l’accompagne », insiste Vincent Battaglia.

En ce sens, l’implémentation d’un SI achats est un enjeu de premier ordre pour Delta Dore. La direction du groupe attend beaucoup de ce projet pour passer un cap et ce, à tous les niveaux : bilans carbone fournisseurs, éthique du travail, mise en place de plan d’accompagnement fournisseurs, analyse des risques géopolitiques, etc. « Cet outil orienté achats viendra nous aider au quotidien, mais devra aussi faciliter et fluidifier celui de l’entreprise, note Vincent Battaglia. Outre les enjeux de pilotage de la relation fournisseurs - dont 90 % sont en Europe, 75 % rien qu’en France, notre montée en puissance sur les enjeux RSE passera par l’implémentation de ce SI achats. L’idée est de mieux s’organiser, progresser pour servir derrière au mieux les clients du groupe avec des solutions qui répondent à des besoins réels et attentes du marché. »

La direction des achats de Delta Dore se tournera, a priori, vers un outil (SRM/source-to-pay) sur étagère d’un éditeur connu et reconnu qui lui permettrait d’approcher son ambition : faire de l’analyse prédictive. « Afin d’assurer le maintien de cette solution et faciliter les échanges avec notre futur éditeur, nous avons décidé de ne pas sortir des standards, précise Vincent Battaglia. Ce type de projet est lourd, s’inscrit dans la durée. L’objectif est que les équipes appréhendent l’outil et l’utilisent dans la durée, faute de quoi cela ne servirait pas à grand-chose. »