AXA : performance, risques et digital structurent la nouvelle feuille de route achats
Arrivée en avril 2025 à la tête de la direction achats d’AXA France, Caroline Maurial engage une transformation de la fonction pour en renforcer le pilotage et la lisibilité. Organisation en pôles, performance, gestion des risques fournisseurs et enjeux digitaux structurent cette nouvelle feuille de route.
Chez AXA France, la fonction achats entre dans une nouvelle phase. Assureur international spécialisé dans l’assurance, la santé et la prévoyance, AXA réalise un chiffre d’affaires supérieur à 100 milliards d’euros. En France, le groupe s’appuie sur une filiale qui représente près de 29 milliards d’euros de chiffre d’affaires et environ 8 millions de clients. C’est dans ce contexte que Caroline Maurial a pris, en avril 2025, la tête de la direction achats d’AXA France.
Arrivée à ce poste, Caroline Maurial n’a pas cherché à bouleverser l’existant du jour au lendemain et d’expliquer : « A mon arrivée au mois d’avril j’ai fait un diagnostic, ai désigné ma roadmap et j’ai engagé une première phase d’ajustement de mon organisation ». Elle pilote aujourd’hui une direction achats composée d’une trentaine de personnes, couvrant un périmètre d’environ 800 millions d’euros. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je suis en charge des Achats IT et Frais Généraux, les achats dits assuranciels ne sont pas couverts par la Direction des Achats. » À ces pôles opérationnels s’ajoutent des fonctions transverses. « J’ai également un pôle outils, performance et data, et un autre pôle dédié à la gestion des risques fournisseurs et aux achats responsables », précise la directrice achats d’AXA France.
Trois piliers pour piloter la performance achats
Le rattachement à la Fonction Finance, nous permet de challenger la demande, de part notamment la connaissance des budgets, et d’être alignés sur la reconnaissance et valorisation des économies.
Au-delà de l’organisation, la feuille de route achats repose sur des axes de performance clairement identifiés. Le premier reste les économies, suivies selon une méthodologie partagée à l’échelle du groupe AXA et validée avec la fonction finance. « Le rattachement à la Fonction Finance, nous permet de challenger la demande, de part notamment la connaissance des budgets, et d’être alignés sur la reconnaissance et valorisation des économies. ».
Mais la performance achats ne se limite pas aux seuls gains financiers. La directrice achats d’AXA France insiste sur l’intégration croissante des enjeux de sustainability. « On s’assure que nos principaux fournisseurs soient engagés dans des démarches de décarbonation, cela fait notamment partie des critères de sélection de nos appels d’offres » ajoute-t-elle. De plus, « les achats inclusifs sont les achats réalisés auprès des acteurs du secteur de l’insertion et du handicap. » et constituent également un axe de travail à part entière. La gestion des risques fournisseurs complète ce triptyque. « L’enjeu est de nous assurer que le processus achats permet d’identifier et de maîtriser les risques liés à nos fournisseurs et à la nature de la prestations » résume Caroline Maurial.
Catégories sous tension et accélération digitale
Nous suivons bien sûr les savings, mais aussi les taux d’appels d’offres, et nous constatons que cela vaut toujours la peine d’en lancer.
Les achats informatiques concentrent aujourd’hui une part importante des enjeux pour la direction achats d’AXA France, dans un contexte marqué par la montée en puissance de la data et de l’intelligence artificielle. Caroline Maurial souligne la difficulté à piloter ces catégories, à la fois stratégiques et encore peu prévisibles dans leurs modèles économiques.
« La catégorie logiciels inclut également les sujets data et l’intelligence artificielle », rappelle-t-elle, évoquant notamment des contrats souvent verrouillés et coûteux à faire évoluer évoquant « les relations avec certains éditeurs de logiciels qui peuvent s’avérer complexes, notamment en raison du lock-in et des coûts élevés de sortie. Cela impose une approche proactive afin de préserver notre agilité et renforcer notre capacité de négociation. » Dans ce contexte, Caroline Maurial ajoute : « Nous suivons bien sûr les savings, mais aussi les taux d’appels d’offres, et nous constatons que cela vaut toujours la peine d’en lancer. »
Au fil des mois, Caroline Maurial entend renforcer le positionnement des achats en amont des projets et développer le business partnering avec les métiers, elle rappelle : « Il est essentiel de positionner la fonction le plus en amont possible, lorsqu’on nous sollicite au moment où le sujet arrive à la négociation, c’est trop tard ». Et de conclure avec l’énergie qui la caractérise : « Mon but, c’est de donner aux équipes une vision globale et transverse pour déconstruire les silos ».