Déplacements pro : adapter l’offre de mobilité au profit des collaborateurs
Le débat « Déplacements : adapter l’offre de mobilité aux profils des collaborateurs » des HA Days Travel Mobilité des 16 et 17 octobre à Deauville, co-animé avec Marc-Antoine Leclercq, Global Travel Buyer & MICE de Suez et Matthieu Champion, VP SME Sales chez American Express a mis en valeur le rôle de communicant et de pédagogue du Travel Manager.

Les trois points clés à retenir
• Mieux vaut voyager moins mais mieux : utilité démontrée, sécurité renforcée, empreinte suivie.
• Ajuster le cadre par la donnée et la pédagogie : politique lisible, exceptions rares, process simplifiés.
• Mesurer en continu l’expérience de bout en bout pour agir vite et aligner voyageurs, managers et achats.
Lire l’interview de Marc-Antoine Leclercq
Depuis le Covid : comment la perception du travel a évolué ?
Les intervenants décrivent un basculement vers le « voyager moins, mais mieux », avec une attention accrue à l’utilité et à la sécurité.
« Le réflexe désormais, c’est de se demander si le déplacement est vraiment nécessaire et quelle plus‑value il apporte : commerciale, relationnelle ou opérationnelle. »
« La priorité est la sécurité et la sérénité du voyageur : préparation en amont, information en temps réel, et arbitrages intégrant l’impact carbone. »
« Pour limiter les allers‑retours éclairs, on privilégie des séjours un peu plus longs et mieux préparés : moins de fréquence, plus de contenu et de ROI par mission. »
Personas : comment segmenter selon les besoins et usages ?
Les approches varient entre personnalisation mesurée et politique unique pour tous, selon la culture et la taille des organisations.
« Certaines équipes s’appuient sur la data (volumes, distances, motifs) pour ajuster le niveau de confort et d’accompagnement des voyageurs fréquents, sans inciter à voyager pour les avantages. »
« D’autres assument une politique unique et lisible pour tous les métiers : même cadre, mêmes classes, mêmes plafonds — la simplicité réduit les irritants et les biais. »
« Des populations spécifiques exigent un traitement à part, avec des circuits offline et des prestataires spécialisés pour les contextes à risque ou ultra‑urgents. »
Comment mesurer la satisfaction vis‑à‑vis de la politique voyages ?
Constat partagé : la mesure est trop tardive et trop parcellaire si elle reste à la main d’un seul prestataire.
« Les retours négatifs arrivent d’eux‑mêmes ; pour le reste, il faut un baromètre simple et continu, indépendant des acteurs (agence, OBT, loueur) et couvrant tout le parcours. »
« On vise des feedbacks courts et mobiles, type NPS en continu, déclenchés après le voyage : une question, un commentaire, et des alertes actionnables. »
« L’implication du manager dans l’approbation et la lecture des retours aide à relier expérience, coûts, sécurité et objectifs de décarbonation. »
« One size fits all » : comment l’articuler avec des attentes diverses ?
La clé réside moins dans l’exception que dans la pédagogie et la simplification du parcours utilisateur.
« La politique doit tenir en trois pages compréhensibles ; le reste, ce sont des guides et des process qui rendent le cadre applicable au quotidien. »
« On investit dans la communication et l’onboarding : webinaires, FAQ, rappels in‑app, pour expliquer les règles, les plafonds et les raisons (sécurité, RSE, maîtrise des coûts). »
« Simplifier le process est central : l’utilisateur veut juste ‘aller en mission’. À nous de masquer la complexité et d’automatiser ce qui peut l’être. »
En creux, le débat appelle un pilotage data‑driven, une expérience fluide et des arbitrages assumés entre confort, maîtrise des risques et trajectoire carbone.