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Meotec ouvre son capital à Andera Expansion pour décoller à l’international

Par Guillaume Trecan | Le | Consultant

Le fondateur de Meogroup, Richard Caron, ambitionne, avec cette nouvelle opération de LBO, de dépasser les 150 millions d’euros de chiffre d’affaires sous trois ans avec 50 % de son activité réalisé hors de France. Une quarantaine de cadres du groupe l’accompagne dans ce projet et entrent également au capital du groupe.

Meotec ouvre son capital à Andera Expansion pour décoller à l’international
Meotec ouvre son capital à Andera Expansion pour décoller à l’international

Meogroup veut écrire un nouveau chapitre de son histoire en ouvrant son capital au fonds Andera Expansion (ex Edmond de Rotschild Investment Partner) en tant qu’actionnaire minoritaire de référence. Ce faisant, le spécialiste du conseil et de la délégation de ressources achats tourne également la page des cinq dernières années, durant lesquelles il avait été accompagné par le fonds Azuris, qui avait pris une participation de 21 % à son capital. Une période intense, durant laquelle Meogroup a multiplié les acquisitions.

Sept acquisitions en un peu plus de deux ans

En décembre 2021, la première de ces opérations de croissance externe a vu la cinquantaine de consultants du spécialiste du conseil Cristal Décisions et ceux de Masaï rejoindre ses rangs. En avril dernier, c’est l’EIPM (European Institute of Purchasing Management), spécialiste en formation achats de haut niveau et en assesment d’organisations achats qui a été rachetée. En septembre, Meogroup rachetait le cabinet de conseil en achats publics SolvHA. Un mois plus tard, c’est le cabinet Costhouse et l’éditeur Valoptia, spécialistes de la modélisation des coûts, qui intégraient le groupe. Dernièrement, en décembre 2023, Meogroup a racheté le cabinet AristaQ, créé en 2022 par Frédéric Thielen.

Au regard de l’avance que nous avons pris mon objectif personnel est plutôt d’atteindre ce chiffre sous trois ans

En 2023 Meogroup a franchi la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le groupe prend ainsi de l’avance par rapport à son projet définit en 2022 de doubler son chiffre d’affaires sous cinq ans. Meogroup réalisait alors 76 millions d’euros de chiffre d’affaires et avait donc fixé la barre à 152 millions d’euros en 2027. « Au regard de l’avance que nous avons pris mon objectif personnel est plutôt d’atteindre ce chiffre sous trois ans », rectifie le fondateur de Meogroup, Richard Caron.

Un fonds capable de l’accompagner à l’international

Il est notamment confiant dans la capacité d’Andera Expansion à l’accompagner dans ses ambitions, en particulier à l’internationale. « Nous avions besoin d’être épaulés, par un fonds qui a non seulement une expérience des stratégies de croissance externe, mais qui avait aussi une véritable vision de l’international », confirme, Richard Caron.

Meogroup, qui dispose déjà d’une présence importante en Belgique wallonne vient également d’implanter un bureau à Anvers, et a étendu sa présence au Luxembourg, à Milan, Rome, Madrid, Barcelone, Genève, Montréal et, grâce à Costhouse, à Casablanca (Maroc) et Porto Alegre (Brésil). Désormais, les regards de Richard Caron se tournent vers la péninsule arabique, où l’EIPM exécute un contrat de formation pour l’équipe achats de The Line, le pharaonique projet de ville du futur en Arabie saoudite, qui emploie 350 acheteurs. A l’heure actuelle sur les 850 collaborateurs de Meogroup, 600 sont en France.

Les représentants d’Andera Expansion vont pouvoir accompagner Meogroup au sein de comités stratégiques trimestriels, dans le cadre desquels seront validées certaines décisions importantes comme l’ouverture de pays ou encore les nouvelles acquisitions. Les gérants du fonds pourront aussi faciliter la mise en relation avec des sociétés au capital desquelles ils sont impliqués, susceptibles de devenir des clients de Meogroup, en particulier à l’international.

Entrée des cadres au capital et création de directions transverses

Un autre événement accompagne ce virage, c’est l’entrée au capital de Meogroup de quarante de ses cadres en cercle un, parmi lesquels les managers des entreprises acquises par croissance externe, qui tout en restant actionnaires de leur entreprise sont, en participation croisés, actionnaires de Meogroup. A l’issue de cette opération, Richard Caron reste détenteur de 50 % du capital de Meogroup.

Dans le même temps, le management transversal du groupe a été structuré avec la création d’une direction commerciale, d’une direction des opérations à trois têtes, constituée d’Edgar Mettoudi, de Nicolas Doyen et de Yann Oumaza et d’une direction du développement confiée à Christophe de Roulhac.

Nous allons faire du digital une verticale importante dans le groupe et nous sommes d’ores et déjà attentifs à d’autres opportunités de croissance externe

De fortes ambitions en matière de digitalisation

Les autres top managers du groupe se trouvent à la tête des quatre pôles de Meogroup, le pôles Staffing, Consulting, People et le pôle digital co-dirigé par le fondateur de Valoptia, Joachim Treyer et Gérard Dahan. Les ambitions de Meogroup en la matière sont clairement affichées. « Nous allons faire du digital une verticale importante dans le groupe et nous sommes d’ores et déjà attentifs à d’autres opportunités de croissance externe, des projets de création d’outils se nourrissant de tout ce que nous avons déjà construit. Nous avons une base de données prodigieuse que nous n’exploitons pas », avance Richard Caron qui fait un parallèle avec les prémices de sa carrière lorsqu’il avait eu l’opportunité de travailler sur l’équipement du soldat du futur, le projet « Fantassin 2000 ». « Nous sommes en train d’imaginer la tenue de combat du consultant du futur », s’amuse-t-il.

Meogroup entend ainsi rechercher des pépites pour renforcer sa capacité d’action dans le cadre de ses missions dans des domaines tels que la gestion des processus achats, des catégories achats, du risque fournisseur, du risque RSE. A l’heure actuelle, Meogroup détient des outils d’assessment (EIPM), des outils d’analyse et de modélisation de coûts (Costhouse), des outils d’analyse catégoriels (Cristal Décisions) et des outils métiers, d’assistance à la rédaction d’appels d’offres, de documents de consultation de pondération des critères d’une offre, etc. « Nous avons déjà commencé à travailler avec des acteurs du marché, comme par exemple Ivalua ou Corcentric, pour déployer des outils, au départ de niche, mais que nous pourrons, à l’avenir faire grandir », explique Gérard Dahan.