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Le conseil départemental du 93 veut fédérer ses fournisseurs autour de ses investissements futurs

Par Mehdi Arhab | Le | Direction ha

Pour affronter les grandes transformations que connaît son territoire, le conseil départemental de Seine-Saint-Denis a organisé sa troisième rencontre fournisseurs en à peine un an. Le soutien des fournisseurs stratégiques est essentiel pour réussir le programme d’investissement du Département.

Le conseil départemental du 93 veut fédérer ses fournisseurs autour de ses investissements futurs
Le conseil départemental du 93 veut fédérer ses fournisseurs autour de ses investissements futurs

Comme les deux premières, cette rencontre fournisseurs du conseil départemental de Seine-Saint-Denis s’est tenue dans l’auditorium du Stade de France. Près de 300 participants étaient présents dans l’antre des champions du monde 1998 et 2018 ce vendredi 21 avril pour découvrir les grandes orientations qui dictent la mise en œuvre de la politique publique du département. Quelque trente projets emblématiques ont ainsi été présentés par une demi-douzaine de directions métiers. L’objectif : permettre aux opérateurs économiques de mieux anticiper les marchés de la collectivité et d’adapter leurs réponses au plus près des besoins. Avec près de 350 millions d’euros de dépenses publiques en moyenne, la Seine-Saint-Denis est devenue le sixième département investisseur de France. 

Je ne connais aucun autre territoire en France qui ne connaît et va connaître autant de changements aussi importants

Les opportunités business sont nombreuses et le conseil départemental espère bien voir le nombre de réponses à ses marchés exploser. « Notre volonté est puissante, le département vit un moment charnière et important. Nous avons choisi depuis plusieurs années d’investir massivement. Je ne connais aucun autre territoire en France qui ne connaît et va connaître autant de changements aussi importants », pose d’ailleurs en introduction Stéphane Troussel, président depuis 2012 du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.

Outre l’accueil de plusieurs compétitions sportives durant les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, dont les épreuves d’athlétisme, de water-polo et de natation artistique dans le nouveau centre nautique bâti en face du Stade de France, la Seine-Saint-Denis est bouleversée par les chantiers des nouveaux métros du Grand Paris Express. Pas moins d’un tiers des gares de ce projet colossal, soit l’équivalent de 200 km de réseau, seront situées dans le département. La gouvernance du territoire francilien a en parallèle entamé des projets d’envergure de rénovation urbaine ou encore de rénovation et de construction de plusieurs grands équipements publics ; le plus emblématique étant sans doute celui du CHU Paris Nord, implanté dans la commune de Saint-Ouen. « Nous avons souhaité, par des choix budgétaires et financiers, faire en sorte que notre collectivité soit au rendez-vous de transformations qui bénéficieront à l’ensemble des habitants », commente le président du conseil départemental.

Des efforts soutenus 

Pour faire de son territoire une centralité incontournable à l’échelle du Grand Paris, le conseil départemental ne lésine pas sur les moyens, prévoyant notamment des investissements majeurs à l’endroit des collèges. Dans le cadre du plan « éco-collège », l’assemblée départementale avait en effet décidé de consacrer près d’un milliard d’euros sur la période 2021-2030 à la rénovation de son parc de 130 collèges et à la construction de nouveaux. Cinq grands marchés, représentant plusieurs dizaines de millions d’euros, seront tout prochainement lancés, a annoncé la direction de l’éducation. Ils concernent diverses opérations de construction/reconstruction, d’extension de capacité et de rénovation. 

D’autres programmes de travaux emblématiques viendront animer l’année 2023 du département. Ils s’adressent à la nouvelle maison de l’autonomie et des aidants (24,5 millions d’euros) ainsi qu’à plusieurs crèches et PMI (curage et désamiantage, rénovations énergétiques, travaux d’isolation par l’extérieur, ravalement de façades …). Des travaux de voirie sont également programmés et attendus, dans le cadre notamment de l’extension de la ligne 1 du tramway (T1) vers Val de Fontenay. Un projet structurant qui se traduit par 11 km de tracé supplémentaires, 21 nouvelles stations et l’arrivée de 27 nouvelles rames. En ce sens, la direction de la voirie et des déplacements a planifié des marchés de fournitures de mobiliers urbains pour les espaces publics du T1 du territoire de Seine-Saint-Denis, des marchés relatifs à des opérations d’aménagement des espaces urbains et à des travaux d’installations, d’enfouissement de réseaux, de marquage et de signalisations horizontales et verticales.

Des marchés d’entretien, de services et de fournitures, ainsi que des marchés d’équipements en aires de jeu et parcs sportifs sont projetés par la direction de la nature, des paysages et de la biodiversité ; des marchés de prestations de travaux, de construction de bassins et de travaux de civil sont également administrés par la direction de l’eau et de l’assainissement du département.

Des nouveaux services créés pour orienter prescripteurs et fournisseurs

Nous voulons faire de la commande publique un vecteur du progrès social et de la transition écologique

Voulant assurer un verdissement de sa commande publique avec la poursuite d’une stratégie RSE et le développement, dans ses marchés, de clauses sociales et environnementales, le conseil départemental de Seine-Saint-Denis a signé le 17 novembre dernier la charte relations fournisseurs et achats responsables. « Nous voulons faire de la commande publique un vecteur du progrès social et de la transition écologique. Nous avons des ambitions élevées en ce qui concerne la qualité environnementale de ses opérations de construction et de rénovation de son patrimoine bâti », assure Stéphane Trousse. En ce sens, le département souhaite avancer vers la labellisation. « Elle interviendra, nous l’espérons, courant 2024 », nous a d’ailleurs confié Franck Barrailler.

Franck Barrailler - © Nicolas Moulard
Franck Barrailler - © Nicolas Moulard

Le lancement officiel, en février dernier, du bureau de l’exécution, de l'évaluation et du contrôle interne au sein du service des achats intervient en ce sens. Celui-ci a été pensé afin d’assister et armer les prescripteurs dans l’exécution de leurs marchés. Ainsi, des personnes dédiées les accompagneront pour les aider à affronter des événements imprévus qui interviendraient au moment de l’exécution des marchés. Cela peut être relatif à une défaillance du fournisseur, une mauvaise exécution du contrat, ou encore une absence de conformité par rapport aux délais d’exécution. Les fournisseurs stratégiques du conseil départemental seront par ailleurs évalués et, pour faire preuve d’originalité, la direction de la commande et de l’achat public a décidé d’instaurer un système d’évaluation inversé. « Nos fournisseurs pourront évaluer leur relation avec le conseil départemental », nous confie Franck Barrailler, qui dévoile qu’une première expérience concluante de ce style a été menée « avec succès » au mois de mars.

Ce dernier a profité de l’occasion pour annoncer la création d’un autre service, baptisé « HAPros », dont le rôle est d’appuyer les entreprises qui souhaitent répondre à un marché. « Si elles rencontrent des difficultés pour comprendre ou répondre à un marché, ce service d’appui les aidera », commente Franck Barrailler. « Nous voulons créer une communauté d’entreprises et d’opérateurs économiques, et les animer à travers différentes formules : webinaires, tutos … », a-t-il conclu.