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Maxime Picat quitte Stellantis et pourrait prendre la tête de Renault Group


Candidat déçu à la succession de Carlos Tavares à la tête du quatrième constructeur automobile mondial, Maxime Picat, directeur des achats du groupe Stellantis, quitte l’entreprise « d’un commun accord ». Remplacé aux Achats par Monica Genovese, Maxime Picat pourrait prochainement rejoindre les rangs de Renault Group pour le diriger. À l’instar de Denis Le Vot, directeur supply chain du constructeur français et patron de Dacia, son nom est en effet cité à la tête du géant français. Il pourrait donc prendre la suite de Luca de Meo, ancien DG du groupe attendu du côté de Kering.

Maxime Picat, ancien CPO du groupe Stellantis, est pressenti pour prendre la tête de Renault - © D.R.
Maxime Picat, ancien CPO du groupe Stellantis, est pressenti pour prendre la tête de Renault - © D.R.

Un temps pressenti pour prendre la suite de Carlos Tavares à la tête de Stellantis, Maxime Picat, directeur des achats du groupe, quitte finalement l’entreprise « d’un commun accord ». La constructeur franco-italien-américain, dirigé désormais par Antonio Filosa, intronisé officiellement ce lundi 23 juin 2025, a annoncé la nouvelle dans un communiqué de presse et a en parallèle dévoilé sa nouvelle équipe dirigeante, très largement resserrée. Monica Genovese, pur produit de Fiat, un des morceaux les plus importants du groupe Stellantis, a été nommée à la tête des Achats. La Supply Chain, longtemps sous la responsabilité de Maxime Picat justement, puis d’Arnaud Deboeuf, directeur manufacturing du groupe et toujours en poste, revient de son côté - à un poste nouvellement et spécialement créé - à Scott Thiele, spécialiste des Achats et de la Planification.

Plus qu’un acheteur, un vrai capitaine de l’industrie automobile qui a redonné à Peugeot ses lettres de noblesse

Recalé à la succession de Carlos Tavares donc, Maxime Picat pourrait (très vite) rebondir du côté d’un autre géant de l’automobile français : Renault Group. Libre, celui qui a orchestré le redressement de la marque Peugeot, à la faveur d’un repositionnement bien pensé de la gamme avec des modèles à succès (Peugeot 208, 308, 2008 ou encore 3008), est cité par plusieurs observateurs comme un candidat crédible à la succession de Luca de Meo, directeur général démissionnaire de Renault Group qui a annoncé son départ du Losange, à la surprise générale, le 15 juin dernier. Outre Maxime Picat, Denis Le Vot, actuel directeur supply chain de Renault Group et patron de Dacia, tient également la corde selon les bruits de couloirs recueillis par plusieurs grands médias là aussi. Lui aussi, à la manière de Maxime Picat, a largement fait ses preuves avec la restructuration spectaculaire du constructeur roumain, réaffirmant sans cesse les ambitions de la marque.

Figure discrète mais immensément respectée dans l’industrie automobile, Maxime Picat, né en 1974 à Schiltigheim en Alsace et diplômé de l’École des Mines de Paris en 1997, est un enfant du groupe PSA. Il avait rejoint l’entreprise dans son usine de Mulhouse dès sa sortie d’école. Il n’a ensuite eu de cesse de gravir les échelons encore et encore, jusqu’à donc gérer les plus de 120 milliards d’euros d’achats de Stellantis, groupe né en 2021 de la fusion entre le groupe PSA et Fiat Chrysler Automobiles. Son passage à la tête de Peugeot au début des années 2010, à une époque où le groupe PSA a rencontré d’immenses difficultés, avait véritablement et considérablement marqué les esprits. Cette expérience avait été précédée par un exil très réussi en Chine, où il avait pris la direction du site de production de Wuhan, avant d’endosser la casquette de directeur général adjoint puis celle de directeur général de DPCA, la coentreprise de PSA et Dongfeng. Il avait alors favorisé et poussé la conception et la production locales de gammes Peugeot et Citroën spécifiques pour la Chine et le continent asiatique dans son ensemble. Et bien lui en a pris tant ce choix s’est avéré plus que concluant. Les ventes du groupe avaient en effet plus que doublé sur les terres de l’Empire du Milieu et explosé en Asie.

À la tête des achats de Stellantis depuis juin 2022, Maxime Picat a plus récemment contribué au renforcement de la chaîne d’approvisionnement du géant de l’automobile et répondu aux fortes attentes de Carlos Tavares en matière de réduction des coûts et d’amélioration des marges. Une nécessité pour le groupe, quatrième constructeur automobile mondial, qui a très largement investi le terrain des véhicules hybrides et électriques ces dernières années. Son possible transfert chez Renault Group ne serait pas sans rappeler celui du chef d’entreprise portugais, qui avait fait le chemin inverse pour rejoindre les rangs de PSA en 2014 après avoir été le bras droit de Carlos Ghosn, alors grand patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.