La feuille de route de la nouvelle directrice achats groupe de La Poste

Le 3 novembre, Delphine Saby a pris la direction achats du groupe La Poste, mettant fin à une année d’intérim sur ce poste très exposé. Si aucune réorganisation majeure n’accompagne sa nomination, la fonction étant notamment toujours rattachée à la directrice financière du groupe, Stéphanie Berlioz, Delphine Saby arrive toutefois dans une entreprise en constante évolution. « La Poste est un groupe en pleine transformation avec un business model qui évolue profondément. Le groupe a lancé sa transformation depuis de nombreuses années pour aller chercher de la croissance dans de nouveaux métiers, tels que la logistique, le numérique ou encore les services à la personne », rappelle Delphine Saby.

Une organisation achats complexe pour gérer un groupe de 450 filiales

La nouvelle directrice achats couvre la totalité des achats de ce groupe de 230 000 collaborateurs et 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le montant d’achats annuel s’élève à 17 milliards d’euros dont la moitié en France. La filière achats groupe emploie environ 450 personnes dans le monde et est représentée dans l’intégralité des métiers : courrier colis ; bureau de poste, réseau et numérique ; ainsi que dans les grandes filiales telles que La Banque postale, CNP Assurances ou encore La Poste Immo. En tout, le groupe ne compte pas moins de 450 filiales.

En termes de gouvernance, Delphine Saby pilote un codir achats groupe sur les périmètres des métiers historiques de La Poste et un codir achats des filiales d’une vingtaine de personne, qui unit notamment les directeurs achats des grandes filiales.

En tête des principales familles gérées par la direction achats du groupe, on retrouve évidemment le transport et la logistique, avec aussi bien de la sous-traitance que des équipements et véhicules, de l’IT, mais aussi de l’immobilier, des biens d’équipement pour les centres de tri, de l’énergie et un très grand volume de prestations intellectuelles et d’achats RH.

Digitalisation, data et IA

Sa feuille de route prévoit un important chapitre processus et outil avec une volonté affichée de « redesigner les processus achats en les centrant sur la digitalisation et l’IA ». La question de la data et de l’alignement des SI Achats prendront une place importante dans ce programme. « La Poste étant constitué d’un regroupement d’entreprises diverses, il est complexe d’obtenir de la data fiabilisée, unifiée », souligne Delphine Saby.

Entre la transformation du groupe et la transformation de nos marchés. Nous devrons nous assurer que nous avons les outils et les formations adaptées

Elle entend également « travailler à faire monter en maturité l’organisation achats sur les performances financières et extra-financières ». Un fondamental des Achats qui devra se nourrir d’un travail de repositionnement de la fonction en « partenaire fiable des business et pas seulement en prescripteur de documents administratifs », prévient-elle. Plusieurs ingrédients figureront dans la recette qu’elle prépare pour séduire ses prescripteurs : « observation, pédagogie, accompagnement, comprendre les besoins des prescripteurs et les accompagner du mieux possible ».

Enfin, elle consacrera une grande part de son énergie à travailler sur la montée en compétences de ses équipes. « Entre la transformation du groupe et la transformation de nos marchés. Nous devrons nous assurer que nous avons les outils et les formations adaptées », explique Delphine Saby.

Plusieurs cultures achats cohabitent au sein du groupe

Face à l’ampleur de sa tâche dans un contexte aussi complexe que celui du groupe La Poste, Delphine Saby reste confiante dans les atouts de ses équipes. « Plusieurs cultures achats cohabitent au sein du groupe. La Poste groupe est dépendante du code des marchés publics, ce qui n’est pas le cas de nombreuses filiales. Une connaissance des processus pointue et une grande rigueur voisinent avec des contraintes administratives et des contraintes de temps. Mais nous ne manquons pas d’atouts. Nous sommes à la pointe en matière de conformité de nos processus et de nos fournisseurs. La mise en concurrence est très sérieuse et très soutenue pour s’assurer que nous donnons sa chance à chacun. Enfin, notre culture achats responsables est très forte », vante-t-elle.