Solution et techno

L’innovation se fait rare dans la feuille de routes des acheteurs


Le Directeur académique du programmes MAI Executive de KEDGE Executive Education, Romaric Servajean Hilst vient de rendre public sont la 6e édition de son Observatoire des achats et de l’innovation 2025. La proportion des équipes achats intégrant la recherche d’innovation ne dépasse pas 20 %. Seule consolation, la maturité de ces derniers sur le sujet est élevée.

L’innovation se fait rare dans la feuille de routes des acheteurs
L’innovation se fait rare dans la feuille de routes des acheteurs

Méthodologie

Audits de terrain

Cette étude se fonde sur les résultats d’audits de terrain conduit par les alternants (en formation initiale et en formation continue) des formations Achats de Kedge BS, en poste dans des directions achats

Le Panel

Les audits des étudiants de Kedge portent sur 374 départements Achats en France. Parmi les organisations interrogées, les grands groupes sont sur représentés, comptant pour 72 % du total, suivi à parts égal par les ETI (10 %) et les PME (10 %). Les organismes du secteur public pèsent 6 % du panel total et les start-ups 2 %.

Selon les résultats du 6e Observatoire des achats et de l’innovation 2025, la feuille de route Achats ne connaît pas de bouleversement majeur avec un trio de tête assez évident dans la liste des priorités : l’optimisation des coûts financiers domine de très loin (83 %), suivie par la gestion des relations avec les fournisseurs (67 %) et le respect des réglementations qualité, RGPD, REACH et autres (49 %).

Dans la liste des priorités des directions achats, certaines perdent en importance : la gestion des risques (-6 %) et des ruptures d’approvisionnement (-4 %). La participation des Achats à la recherche d’innovation s’inscrit en revanche sur la pente ascendante et remonte à ses (modestes) niveau de 2021, à 20 %, au même niveau que l’item « identifier des opportunités business ».

La fréquence d’implication des acheteurs est en moyenne très incertaine. - © D.R.
La fréquence d’implication des acheteurs est en moyenne très incertaine. - © D.R.

Un recours aux acheteurs rares et circonscrit au panel

Seuls 17 % des acheteurs sont systématiquement impliqués dans les projets de co-innovation avec des fournisseurs sur leur périmètre et 11 % ne le sont même jamais. Les acheteurs impliqués dans les projets de co-innovation le sont majoritairement quand il s’agit de fournisseurs du panel (82 %) et beaucoup moins pour des startups (48 %).

Peu impliqués, les acheteurs le sont en revanche le plus souvent en amont du projet. - © D.R.
Peu impliqués, les acheteurs le sont en revanche le plus souvent en amont du projet. - © D.R.

Point positif, en revanche, une grande majorité des acheteurs impliqués le sont au début du projet (60 %), là où ils ont la possibilité d’apporter une réelle valeur, en participant à la conduite du projet dans son ensemble. En outre dans 20 % des organisations achats, les alternants ont identifié au moins une personne aux achats dédiée à l’innovation. Il peut s’agir d’une fonction achats dédiée aux projets d’innovation, d’une fonction achats dédiée aux transformations dans les achats ou encore d’acheteurs dont l’innovation est une composante forte de leur métier.