Stratégie ha

Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise : « La mutualisation nous permet d’être plus précis »

  • Le
  • Direction ha

Lors des HA Days Achats Publics des 2 et 3 décembre 2025 à Deauville, Tiffen Leber, responsable achats de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (CUGPSO), a partagé une lecture très opérationnelle des bénéfices de la mutualisation, mais aussi des limites qu’elle impose au tissu économique local.

La CUGPSO — Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise — est l’une des plus vastes intercommunalités françaises, regroupant plus de 400 000 habitants et 73 communes. Elle pilote de nombreuses compétences, dont les achats publics mutualisés à l’échelle du territoire. C’est dans ce cadre que Tiffen Leber accompagne les communes dans la structuration de leurs besoins, la massification et la recherche d’un équilibre entre performance économique et préservation du tissu local. ET en premier lieu pour elle «  Mutualiser, c’est d’abord créer un effet d’échelle qui bénéficie à tous. »

Certaines petites communes n’ont pas de ressources techniques. La mutualisation nous permet d’être plus précis et plus performants dans nos choix

Des leviers économiques évidents mais exigeants

Pour Tiffen Leber, la mutualisation génère d’importants gains économiques. Les collectivités, en se regroupant, deviennent plus attractives et permet de partager des compétences techniques, très utiles pour les petites communes. « Certaines petites communes n’ont pas de ressources techniques. La mutualisation nous permet d’être plus précis et plus performants dans nos choix », souligne-t-elle.

Cet exercice suppose cependant d’harmoniser des besoins très différents, ce qui demande un réel travail d’écoute, d’explication et de standardisation. L’objectif n’est pas d’effacer les spécificités locales, mais de trouver un socle commun suffisamment large pour créer un marché mutualisé tout en restant opérationnel pour tous les acteurs.

Préserver le tissu local : un équilibre subtil mais indispensable

Le rôle de l’acheteur public est de ne pas perdre le tissu local de vue. Les PME doivent pouvoir continuer à répondre, même dans un cadre mutualisé

L’un des enjeux majeurs de la mutualisation reste de ne pas fragiliser les entreprises locales. En augmentant les volumes et la taille des marchés, certaines TPE-PME peuvent se retrouver dans l’incapacité de répondre, faute de moyens financiers ou logistiques. Tiffen Leber en fait un point de vigilance constant. Selon elle, l’acheteur public doit créer les conditions permettant aux entreprises locales de continuer à concourir et ajoute « Le rôle de l’acheteur public est de ne pas perdre le tissu local de vue. Les PME doivent pouvoir continuer à répondre, même dans un cadre mutualisé ».

Cette recherche d’équilibre est d’autant plus stratégique que les élus, très attachés au dynamisme économique du territoire, attendent des achats mutualisés qu’ils soutiennent l’activité locale autant qu’ils optimisent les coûts.

Des HA Days qui enrichissent la pratique

Pour Tiffen Leber, les HA Days représentent un moment particulièrement riche. Cet événement réunit des acheteurs territoriaux, hospitaliers et étatiques qui, d’ordinaire, ne confrontent pas si facilement leurs pratiques ou leurs difficultés. « C’est très précieux de voir comment d’autres collectivités ou d’autres secteurs résolvent les mêmes problèmes que nous. On se rend compte qu’on partage les mêmes défis », explique-t-elle.

Retrouvez l’interview complète de Tiffen Leber ci-dessous.