Visiativ : « Il a été décidé d’institutionnaliser la fonction achats au sein de l’entreprise »

Fondée en 1987, Visiativ est une entreprise de conseils qui édite ses propres logiciels et qui propose un accompagnement sur-mesure à des groupes, de toute taille et jouissant de niveau de maturité hétérogène, pour faciliter leur transformation numérique. Afin de répondre aux enjeux de ses clients, Visiativ s’appuie sur trois piliers complémentaires baptisés « Consult » (conseils et accompagnement opérationnel), « Engage » (éditions de solutions digitales et déploiement d’outils en propre ou de partenaires tiers) et « Connect » (création de communautés entre clients et partenaires).

Sur l’exercice fiscal 2022, le chiffre d’affaires consolidé de Visiativ est évalué à 259 millions d’euros en croissance de + 21 % par rapport à l’année 2021. À périmètre et taux de change constants, la progression s’est établie à + 11 %, marquant ainsi une nouvelle année de croissance organique à deux chiffres sur l’ensemble des activités - software (+ 11 %) et consulting (+ 12 %). Au demeurant, le groupe, présent dans une dizaine de pays et qui emploie près de 1 400 collaborateurs, a enregistré pour la première fois de son histoire un peu plus de 100 millions d’euros facturés en un trimestre (T4). Et c’est dans ce contexte d’accroissement notable que Julien Casagrande a entamé sa mission au poste créé de directeur des achats et du développement durable groupe. Il cumule alors sous sa responsabilité la fonction de directeur des achats et de directeur du développement durable et est rattaché à Grégory Jourdan, directeur général adjoint en charge des ressources humaines et de la RSE, membre du comex.

Un portefeuille achats bien rempli

Nous venons de finaliser notre plan stratégique au niveau du groupe avec un an d’avance et il a été décidé d’institutionnaliser la fonction achats au sein de l’entreprise

Et s’il porte ces deux casquettes, ce n’est évidemment pas un hasard. Au moment de dynamiser sa fonction achats, Visiativ souhaitait renforcer son implication sociale, environnementale et sociétale, afin notamment d’exposer des actions les plus approfondies qui soient via sa déclaration de performance extra-financière. Dès lors, le groupe a décidé de rassembler Achats et Développement Durable au sein d’un même département. « Nous venons de finaliser notre plan stratégique au niveau du groupe avec un an d’avance et il a été décidé d’institutionnaliser la fonction achats au sein de l’entreprise. Et afin de donner davantage de sens aux aspects RSE et à la question du Développement durable, nous avons décidé d’y adosser les Achats. Ils deviennent alors le bras armé de ces sujets », explique Julien Casagrande.

Outre la partie Achats et Développement Durable, l’Immobilier est également rattaché au département piloté par Julien Casagrande. Son portefeuille achats est de fait bâti autour d’achats d’immobilier (property et facility management), mais aussi et, bien sûr, d’IT (hardware, software, prestations), de prestations intellectuelles et de services, de moyens généraux ainsi que de flotte automobile. Son équipe, constituée de quatre collaborateurs, ne compte pour l’heure aucun acheteur.

Accompagné présentement par deux personnes sur la partie immobilier/FM, une responsable RSE et une cheffe de projet environnement, Julien Casagrande devrait incessamment embaucher deux professionnels des achats pour façonner une organisation experte, adaptée aux besoins du groupe. « Pour déployer notre action achats, mes collaborateurs m’accompagnent pour commencer sur certaines missions achats en lien avec leurs périmètres, relève le nouveau directeur des achats et du développement durable. Nous allons ensuite construire une équipe avec deux acheteurs, dont un leader sur la partie IT qui reste somme toute assez spécifique. Le deuxième sera davantage orienté sur les achats généraux. »

Des chantiers à la pelle

Au cœur de la vision stratégique de Julien Casagrande figurent notamment la mise en place d’une politique achats en lien avec le futur plan stratégique de Visiativ et la contribution de son département à des économies substantielles. Pour y parvenir, le directeur des achats et du développement durable veut favoriser les synergies, la mutualisation et dénicher des effets d’harmonisation sur les contrats et prestations déjà en place dans le groupe.

La fonction n’étant évidemment pas encore professionnalisée, Julien Casagrande s’attache également à former le département en matière d’organisation et de process. Pour ce faire, il prévoit de déployer dans les mois qui viennent un SI achats. « C’est un enjeu majeur pour cadrer les process que nous définissons. Un gros projet structurant sur la partie finance a déjà vu le jour, mais il n’enveloppe nous concernant que le purchase order. Nous n’avons pas encore d’encadrement précis pour l’ensemble de la partie Achats et cherchons de fait des outils complémentaires », décrit Julien Casagrande.

Quelques actions en matière de digitalisation ont toutefois déjà été portées par la direction des achats et du développement durable sur les bases contrats, afin « de fluidifier l’échange d’informations entre les services et d’éviter de perdre du temps » et également sur le pilotage des facteurs d’émissions carbone des sites du groupe. « Tout est couvert à ce sujet désormais », se félicite le directeur des achats et du développement durable.

Le scope 3, un axe de travail pour les années à venir

Nous remettons à plat la base documentaire achats dont les règles, chartes, et engagements RSE que nous voulons faire signer à nos fournisseurs

D’ailleurs, en tant que directeur des achats et du développement durable, Julien Casagrande porte une attention toute particulière à la thématique achats responsables. Il envisage à titre d’illustration, en collaboration avec les autres directions métiers et ses collaborateurs, de recourir à du matériel informatique et mobilier reconditionnés. En outre, il souhaite raffermir et sécuriser la gestion de la relation fournisseur. « Nous remettons à plat la base documentaire achats dont les règles, chartes, et engagements RSE que nous voulons faire signer à nos fournisseurs et avons pour objectifs de collecter les informations sur leurs émissions de GES dès la contractualisation », révèle Julien Casagrande.

Supervisant actuellement l’écriture de la feuille de route RSE, Julien Casagrande s’applique aussi à trouver des clés pour réduire drastiquement l’empreinte carbone de Visiativ et travaille sur une trajectoire de diminution. Une trajectoire qui enrobe l’ensemble des scopes mais avec une attention particulière sur le scope 3 qui concentre la majorité des émissions de l’entreprise. « Afficher des valeurs CO₂ en valeur absolue ne permet pas de pouvoir piloter nos activités en lien avec notre croissance. Nous veillons dans un premier temps à bâtir les bons KPI, rapportés à notre chiffre d’affaires ou alors à notre nombre de collaborateurs ».