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Franck Antunes nommé directeur des achats de Cap Ingelec

Par Mehdi Arhab | Le | Direction ha

Cap Ingelec, société qui réalise des missions d’ingénierie, a désigné Franck Antunes au poste de directeur achats groupe. Son ambition est de faire des Achats « une véritable locomotive » au sein de l’entreprise, d’accompagner sa croissance et de l’aider au mieux dans ses réalisations.

Franck Antunes, nouveau directeur des achats groupe de Cap Ingelec - © D.R.
Franck Antunes, nouveau directeur des achats groupe de Cap Ingelec - © D.R.

Jusqu’ici directeur des achats du groupe GCC, ETI française spécialiste du BTP, se positionnant parmi les dix plus gros acteurs du secteur et dont le chiffre d’affaires s’élève à plus d’un milliard d’euros, Franck Antunes a pris au début du mois de juin dernier la casquette de directeur des achats groupe de Cap Ingelec. Un changement de cap pour celui qui a passé près de 25 ans de sa vie dans des activités de construction, d’énergie et de promotion immobilière. Son arrivée chez Cap Ingelec, où la direction des achats - construite il y a trois ans - ne cesse de s’affirmer, marque un tournant dans sa carrière et le développement de sa nouvelle entité. « Le challenge est fabuleux et plus que motivant », commente d’ailleurs Franck Antunes.

Fondée en Gironde il y a trente ans par Jean-Paul Calès, qui tient toujours les rênes du groupe, Cap Ingelec est une entreprise familiale qui assure des missions d’ingénierie, de maîtrise d’œuvre générale et de réalisations clés en main. Elle en a réalisé jusqu’ici plus de 20 000, recoupant quatre grands domaines d’activités : l’Industrie, les Datacenters, les Utilités Critiques ainsi que l’Agroalimentaire, Vins et Spiritueux. Cap Ingelec a enregistré ces dernières années une croissance importante et continue, aussi bien dans l’Hexagone qu’à l’étranger, suivant certains de ses clients dans leurs activités sur le Vieux continent et en Afrique. Le groupe emploie d’ailleurs plus de 500 personnes en France et à l’étranger, compte plus de 2 500 clients, douze agences en France ainsi que neuf filiales hors des frontières françaises. 

Sur l’exercice fiscal 2022, l’entreprise assure avoir réalisé 180 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un chiffre qui devrait encore sensiblement grossir, pour atteindre, peu ou prou, 200 millions d’euros en 2023 ; Cap Ingelec pouvant compter sur l’expertise pointue et le savoir-faire technique de ses collaborateurs et sous-traitants. À ce propos, la sous-traitance représente le ¾ des achats du groupe. Le reste du portefeuille de dépenses de Cap Ingelec, estimé à plus de 150 millions d’euros, regroupe également du gros œuvre, du second œuvre, des produits liés à l’activité Datacenters ou encore des produits HVAC (chauffage, ventilation et climatisation). Pour administrer cet ensemble, Franck Antunes peut compter sur six acheteurs, « orientés négociation » et cinq assistantes achats. Des recrutements pourraient d’ailleurs être effectués pour étoffer encore cet effectif.

Une montée en puissance des Achats à mener

Les objectifs du nouveau directeur des achats sont simples : accompagner la croissance de Cap Ingelec, lui assurer des marges supplémentaires, sécuriser les approvisionnements, anticiper et limiter les risques. Pour ce faire, il entend positionner les Achats au bon niveau de l’entreprise. Entendez ici, inscrire la direction des achats « le plus en amont possible », aux côtés des bureaux d’étude, de façon à participer à la structuration de grosses affaires, qui pourraient à terme représenter plusieurs dizaines, voire centaines, de millions d’euros. « Depuis sa création, la direction des achats a posé des jalons extrêmement propres et solides. Nous ne rencontrons aucun problème de contractualisation, la situation est très saine. Les Achats ont fait leur légitimité par leur capacité à être réactifs. À nous désormais de faire évoluer le département pour suivre d’une part les exigences de nos clients internes, de notre entreprise et, d’autre part, de nos clients finaux. Le but à terme est que nous accompagnons la réalisation des affaires de bout en bout », explique Franck Antunes. 

Pour ce dernier, au même titre que les autres services du groupe, les Achats doivent faire montre d’un savoir-faire spécifique. « Nous voulons désormais participer à la structuration des réalisations que nous menons et cela passera par une maîtrise des process », indique-t-il. Pour renforcer la capacité de ses équipes à agir globalement, Franck Antunes réfléchit à réorganiser quelque peu la direction des achats. La mise en place de lignes hiérarchiques, là où cela sera nécessaire et fera sens, est une possibilité. Une manière de bâtir une équipe intégrée pour monter en cadence, assurer de la qualité et de l’efficacité opérationnelle. « Le tout est de gagner en agilité, pour se calquer au mieux à ce que fait l’entreprise, dont les métiers sont très techniques, et aux désidératas des clients finaux », complète-t-il.

L’expertise achats et la négociation doivent rester aux Achats, pour ne pas polluer les autres métiers et leur permettre de se concentrer sur leurs tâches

Toutefois, Franck Antunes a bien conscience que sans outil, il lui sera difficile de mener à bien son projet de montée en maturité. Avançant pas à pas, il vient tout juste de dresser un petit système de reporting de façon à récolter des données susceptibles d’aider l’entreprise à mieux répondre à ses marchés. Une première brique dans son envie d’améliorer la communication de la fonction achats auprès des autres départements du groupe et de porter à leur connaissance la valeur générée par ses équipes. « Nous voulons travailler avec tous les services de l’entreprise, notamment le Commerce. L’expertise achats et la négociation doivent rester aux Achats, pour ne pas polluer les autres métiers et leur permettre de se concentrer sur leurs tâches. Les Achats doivent devenir une véritable locomotive », développe Franck Antunes. En somme, l’idée est de faire de la direction achats un « outil » pour mieux vendre. Un positionnement comme business partner qui ne peut être que bénéfique pour l’entreprise dans son ensemble.

Le pilotage de la relation fournisseur, un axe de réussite et un vecteur de bonne santé

Une dynamique qui doit se matérialiser à terme par le déploiement d’un système d’information achats pour améliorer le suivi des actions des équipes achats, les évaluer et parfaire le pilotage de la relation fournisseurs. « Nous sommes positionnés sur des marchés très pointus, il nous faut donc récolter des données robustes et les faire profiter aux autres départements pour les aider à partir à la conquête de nouvelles affaires. Cela nous permettra également de mieux anticiper les risques et d’ajuster le pilotage de la relation fournisseurs », explique Franck Antunes.

Plus que de partenariat, je préfère parler d’entreprise élargie

Sur ce point, Franck Antunes veut s’attacher à développer des relations équilibrées et équitables. Alors que beaucoup de directions achats ont vu le « rapport de force » basculer en faveur de leurs fournisseurs, lui ne souhaite pas se perdre dans des luttes absurdes, qui pourraient d’ailleurs davantage jouer des tours à ses tiers fournisseurs et sous-traitants. « Plus un acteur se sent fort, plus il peut être déstabilisé », avertit-il. « Plus que de partenariat, je préfère parler d’entreprise élargie. Nos fournisseurs et sous-traitants participent à nos bons résultats. L’important est que notre relation soit profitable à tous. Nous ne sommes pas là pour les tancer, distribuer les bons ou mauvais points. Nous voulons qu’ils nous aident à générer de la valeur, de la performance, et les aider en retour à corriger autant que possible leurs lacunes pour qu’ils en génèrent également de leur côté », expose Franck Antunes.

En ce sens, il affirme vouloir se positionner comme le client préférentiel de ses fournisseurs et sous-traitants. Une manière de faire profiter son entreprise de multiples innovations. « Nous leur montrons que nous croyons en eux. Les phases de négociation peuvent être rudes, mais elles doivent être justes. Nos positions ne sont pas les mêmes et c’est tout à fait logique. Nous devons simplement nous respecter, ne pas se piéger et coconstruire des contrats qui satisfassent l’ensemble des parties », conclut-il.